Le champion de France et champion d'Europe de tennis de table, Emmanuel Lebesson, a choisi le confinement en famille, dans le Val-de-Marne. Pour poursuivre ses entraînements, le Niortais d'origine a dû réorganiser sa maison. Il témoigne.
Depuis le début du confinement, chez le pongiste Emmanuel Lebesson, il a fallu réorganiser le salon. Le canapé s'est par exemple beaucoup rapproché de la télévision. Pourtant, pas question de rester les yeux rivés sur l'écran. Le double champion de France et champion d'Europe de ping-pong, originaire de Niort, a fait de la place pour installer la table d'intérieur nécéssaire à ses quatre à cinq séances d'entraînement hebdomadaires.
"Je ne peux pas me permettre de travailler dehors", confie-t-il ce mercredi après-midi par téléphone depuis son domicile dans le Val-de-Marne. "Avec le vent, dehors, les sensations ne seraient pas les mêmes."
Son sponsor lui a envoyé cette "très bonne table d'intérieur" pour qu'il puisse continuer de travailler. "On a donc fait de la place !", s'exclame-t-il.Un arrêt de deux mois, si je ne m'entraînais pas, à la reprise, ce serait comme revenir d'une blessure.
- Emmanuel Lebesson, champion de France et d'Europe de ping-pong
"Je dois maintenir mon niveau"
Aucune compétition ne se profile pourtant à l'horizon. Le championnat français a été stoppé net à l'annonce du confinement et la fédération internationale de tennis de table (ITTF) a suspendu toutes les activités au moins jusqu'en juillet. Repoussés en septembre, les championnats du monde sont pour l'instant le seul horizon du pongiste niortais. Même si leur tenue dépend toujours de l'évolution de la pandémie de Covid-19.Néamoins, il faut "maintenir (le) niveau"
"Sans jouer, on perd vite en dextérité", poursuit-il. "Un arrêt comme celui-ci déjà long de deux mois, si je ne m'entraînais pas, à la reprise, ce serait comme revenir d'une blessure. En continuant de jouer chez moi, je perds moins vite. Ce sera autant de temps de gagner à la reprise."En bout de table, Emmanuel Lebesson fait face à un robot lanceur de balles. Il le reconnaît volontiers, "le robot ne remplace pas l'homme, mais ça me permet de faire pas mal d'exercices".
Le champion réalise des séances physiques d'environ une heure qu'il complète par de la course sur tapis roulant. A l'écouter, l'entraînement se présente très régulier et suffisamment intense pour un bon maintien en forme.
Une vie familiale un peu bouleversée
Le confinement bouleverse aussi la vie familiale. A la maison, Emmanuel Lebesson est entouré de sa femme et de leur jeune fils. Ses séances d'entraînement, son télétravail à lui, "nous mobilisent tous", dit-il, un sourire dans la voix."J'ai la chance d'avoir un fils qui aime ramasser les balles ! Il met aussi le robot en marche et il l'éteint tandis que ma femme, elle, s'occupe des vidéos pour les réseaux sociaux."Ce confinement me permet de profiter pleinement de ma famille. Ca fait vraiment du bien
- Emmanuel Lebesson, champion de France et d'Europe de ping-pong
Rester à la maison a un "côté très positif", admet-il volontiers. "Ca me permet de profiter pleinement de ma famille. Ca devait être une année olympique et, entre septembre et janvier derniers, je ne les ai quasiment pas vus. Maintenant, on passe du temps ensemble, c'est fait vraiment du bien. Et puis, comme tout le monde, on entretient aussi la maison."
Il poursuit : "J'étais habitué à ne passer que 2 semaines par mois à la maison ! Là, c'est comme une pause qui permet de réfléchir et de prendre du temps avec ses proches, sans oublier les gens dehors qui se battent pour nous, les soignants qui sont en première ligne pour sauver des vies. On se doit d'autant plus de respecter ce confinement pour les aider à sauver des vies."
De la région parisienne où il vit désormais, Emmanuel Lebesson garde un oeil vers les Deux-Sèvres où il a grandi et où il a commencé le tennis de table à l'âge de cinq ans, au sein du Sport Athlétique Souché Niort.Mes parents vivent toujours à Nirot. Je les ai tous les deux jours au téléphone.
- Emmanuel Lebesson, champion de France et d'Europe de ping-pong
"Mes parents vivent toujours à Nirot. Je les ai tous les deux jours au téléphone. Ca nous permet d'échanger, on a aussi la caméra, même si ca ne remplace pas le lien phyisque, on se voit. Ils vont bien. J'ai cette chance-là dans la famille, personne n'a été malade ni touché par le virus. On espère que ce sera le cas jusqu'au bout même si on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait."
En attendant, la table d'entraînement reste dans le salon tant que les entraînements ne reprennent pas en groupe.