Une cinquantaine de salariés bloque partiellement leur entreprise de transports, depuis le milieu de l'après-midi. Ils soutiennent un de leurs délégués syndicaux, actuellement mis à pied après un "excès de langage".
L'affaire débute après une discussion très houleuse entre un délégué syndical CGT de l'entreprise STEF, basée à la Crèche, et sa direction. Le salarié interpelle son directeur adjoint à propos du cas d'une personne en souffrance dans l'entreprise. Il estime que le dossier n'est pas pris en charge de manière suffisante. Le ton monte. Et le syndicaliste, excédé, profère "Si la personne se fout en l'air, je te couperai les couilles".
De retour au travail le lundi matin, il veut s'excuser mais son responsable n'est pas présent dans l'entreprise. Mercredi 6 juin, il est officiellement convoqué à un entretien préalable à une sanction. L'entreprise lui signifie sa mise à pied pour 10 jours. Son salaire est suspendu. Mais l'affaire ne s'arrête pas là.
Les responsables convoquent un comité d'entreprise extraordinaire ce vendredi pour statuer sur le licenciement de ce délégué syndical. 4 votes contre, une abstention. Pour être effective, cette décision doit être validée par l'inspection du travail car il s'agit d'un salarié protégé par son statut syndical.
Depuis la fin de cette réunion, plusieurs salariés se relaient pour filtrer entrées et sorties des camions de leur entreprise de logistique. A l'appel de la CGT et FO, ils demandent la levée de la mise à pied. S'ils admettent un excès de langage, ils dénoncent un non respect des syndicats, la volonté de faire un exemple.
La direction est venue à leur rencontre pour préciser qu'aucune décision ne serait prise dans l'immédiat. Nous avons tenté de joindre la direction de cette entreprise, sans succès pour l'instant.
Les gendarmes sont également venus constater le barrage filtrant et s'assurer de la sécurité de cette mobilisation.