Le décès de Vincent Lambert, la semaine dernière après plus de dix ans de bataille judiciaire, a relancé le débat sur la fin de vie. En France, on estime à 1 700 le nombre de personnes dans un état végétatif chronique. A Cherveux, dans les Deux-Sèvres, un service spécialisé a ouvert en 2006.
A Cherveux, le Logis des Francs, géré par l'association Mélioris, comprend plusieurs unités médicales. L'une d'entre elles est spécialisée depuis 2006 dans l'accueil des personnes en Etat Végétatif Chronique. Elle dispose au total de dix lits.
"On ne se sent pas prêts"
Le décès de Vincent Lambert, qui était en état végétatif chronique depuis 2008, est survenu après "une sédation profonde et continue" comme le stipule les termes de la loi Claeys/Léonetti sur la fin de vie datant de février 2016.Cet arrêt de l'alimentation et de l'hydratation, prévu par la loi, ne se fait qu'avec l'accord du patient ou de sa famille qui peut être représentée par une personne de confiance. Il suppose aussi l'adhésion du personnel soignant. Un chemin que l'équipe médicale du Logis des francs se refuse aujourd'hui à emprunter.
"On ne sent pas prêts à arrêter l'hydratation et l'alimentation, c'est un choix de notre éthique." explique Florence Arenou, médecin chef du Centre de Soins Le logis des Francs.
"Si une famille nous demandait ce genre de décision, on la respecterait mais on essaierait alors de faire transférer le patient dans une structure qui serait d'accord pour ce genre de choix." ajoute Florence Arenou.
La nécessité des directives anticipées
Le cas de Vincent Lambert sur le sort duquel la famille s'est déchirée pendant de longues années a mis en évidence la nécessité pour chacun de rédiger des directives anticipées concernant la marche à suivre au cas où vous ne pourriez plus exprimer vous-mêmes votre choix. Une possibilité recommandée par la loi et que la médecin du Logis des francs soutient avec force.
Chacun peut également désigner une personne de confiance qui s'exprimera au nom de la personne privée de la possibilité de communiquer."Tout le monde doit rédiger ses directives anticipées, ça permet de ne pas laisser ni aux professionnels, ni surtout à la famille des décisions qui sont trop dures à prendre." affirme Florence Arenou.
Reportage au Logis des Francs de Cherveux signé Louise Pezzoli, Stéphane Bourin et Jennifer Russeil :