Plus de 700 personnes ont manifesté ce week-end à Mauzé-sur-le-Mignon dans les Deux-Sèvres pour s'opposer au projet de construction de réserves d'eau de substitution. Une douzaine de militants a installé un campement sur le terrain où doit être creusée la première bassine.
Malgré de nombreuses manifestations et la constitution d'un collectif d'opposants, un protocole d'accord sur la construction de bassines de substitution destinées à l'irrigation a été officiellement conclu en novembre dernier. Sur les 16 bassines finalement retenues (le projet en comportait 19 au départ), la majorité sera située dans les Deux-Sèvres. Deux seulement doivent être construites en Charente-Maritime et une dans la Vienne.
Le Collectif Bassines Non merci regroupant une trentaine d'associations, qui s'oppose au projet depuis le départ, avait été exclu des négociations de cet accord qui se sont déroulées à la préfecture de Niort. Aujourd'hui, ses membres, qui défendent une agriculture plus respectueuse de l'environnement, n'entendent pas baisser les bras. Ils ont organisé ce dimanche une manifestation de protestation. Elle a réuni plus de 700 personnes dont plusieurs élus EELV comme Benoît Biteau, nouveau député européen Europe-Ecologie ou Stéphane Trifeletti, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine.
Aujourd'hui Mauzé/Mignon
— Stéphane TRIFILETTI (@StephTRIFILETTI) 30 juin 2019
Pour l'#agroécologie
Pour systèmes alimentaires respectueux de la santé
Pour respect du #vivant
Pour une agriculture atténuant le changement climatique
Actuellement le compte n'y est malheureusement pas. #bassines@Identi_Terre @L_Moncondhuy @KatiaBourdin pic.twitter.com/nihRuqpG1i
Après le rassemblement, la Mauz'ad, a été installée sur un terrain appartenant à un conseiller municipal de Mauzé-sur-le-Mignon, situé à proximité de l'endroit où doit être construite la première retenue et à proximité du parc naturel régional du Marais Poitevin."Ces projets confortent un modèle d'agriculture dont on ne veut plus" explique Benoît Biteau, député européen EELV et agriculteur bio en Charente.
Une tour de guet a été érigée pour que les occupants "du campement de résistance" puissent surveiller le terrain.
"Pas de Notre Dame des Landes bis"
Pour le maire de Mauzé-sur-le-Mignon, l'accord trouvé en novembre dernier en préfecture semble équilibré entre les besoins des agriculteurs en eau et ceux de la préservation de l'environnement. Il souligne que le "monde agricole s'est engagé à cette occasion à aller vers d'autres types de culture moins consommateurs d'eau". Après l'installation de la Mauz'zad, il se dit avant tout préoccupé par les questions de écurité.A l'heure actuelle, les membres du collectif Bassines Non Merci ont prévu de se relayer pour empêcher tous travaux de construction. Environ 200 projets de bassines sont en cours d'élaboration dans les quatre départements de l'ancien Poitou-Charentes."C'est leur décision de s'installer à Mauzé mais il y a des règles du jeu à respecter en accord avec ce que l aloi impose. mon seul souci, je ne tiens pas à ce que ça devienne un Notre Dame des landes bis." nous explique-t-il.
Reportage de Freddy Vetault, Stéphane Bourin et Alexia Rouy.
Intervenants : Julien Le Guet, Porte-Parole Collectif Bassines Non Merci; Vincent Ygout, Conseiller municipal et Soutien Collectif Bassines Non Merci; Philippe Mauffrey, Maire de Mauzé-sur-Le Mignon.