Les salariés du carrossier Libner, installé à St-Maixent-l'Ecole, ont repris le travail sur la base du volontariat cette semaine. L'entreprise était fermée depuis le 17 mars. Des kits de protection ont été distribués et le personnel est appelé à respecter des normes d'hygiène strictes.
Deuxième jour de travail dans les ateliers de l'entreprise Libner, spécialisée dans la transformation de semi-remorques, après une fermeture exceptionnelle de près de trois semaines suite à la crise sanitaire du coronavirus. Le 17 mars dernier, face à l'inquiétude des salariés, le directeur du site avait décidé de stopper la production. Ce lundi matin, la reprise s'est faite sur la base du volontariat et 140 salariés sur un effectif habituel de 200 personnes ont rejoint leur poste de travail. D'autres sont en télétravail depuis leur domicile et les salariés les plus fragiles sont restés chez eux.
Des camions destinés au transport des déchets hospitaliers
Mais pour les ouvriers, il est impossible de reprendre l'activité ailleurs que dans les ateliers. Des kits de protection (masques et gel hydroalcoolique) ont été distribués et les règles d'hygiène sont régulièrement rappelées. La décision de relancer l'activité n'a pas été facile à prendre, explique François Libner, Président du directoire de la société SA Libner qui juge les consignes émanant du gouvernement contradictoires.A Saint-Maixent, la société Libner équipe notamment des remorques de camions destinées au transport des déchets hospitaliers. Et c'est la poursuite de cette activité spécifique qui a motivé le directeur du site de relancer la production.Le ministère du Travail nous dit de travailler et le ministère de la santé, nous dit de rester à la maison, c'est compliqué pour nous.
Cinquante de ces véhicules ont été commandés et l'un d'eux est aujourd'hui est en cours de finition.Ce sont les véhicules pour le transport des déchets hospitaliers qui m'ont motivé pour reprendre. Nous avons une forte demande et les clients ont besoin de ce type de camions maintenant.
Une forte inquiétude pour l'avenir
A l'heure actuelle, les conséquences économiques de ces trois semaines d'arrêt ont été minimisées avec une chute du chiffre d'affaires de 10% environ. Le carnet de commandes est plein jusqu'en septembre mais le carrossier industriel redoute les mois à venir et la crise économique annoncée.Nous pouvions tenir encore mais qu'en sera-t-il après. "S'arrêter c'est rien mais redemarrer c'est plus difficile. C'est ce qui me fait peur. L'ensemble de nos clients tournent à 50%."
François Libner, le Président du directoire, s'attend à une baisse du carnet de commandes pour le deuxième semestre 2020 et a voulu anticiper ses pertes en reprenant le travail.
Avant et pendant le confinement, aucun malade du Covid19 n'a été signalé dans les effectifs et les mesures de sécurité appliquée en accord avec le CSE de l'entreprise ont semble-t-il été jugées assez rassurantes par les salariés qui se sont déclarés volontaires pour revenir à leur poste de travail.Si javais continué à dire, on reste chez nous, ce n'était plus en centaines de milliers d'euros qu'on aurait compter les pertes. Si on s'arrêtait jusqu'en mai on parlerait de plusieurs millions d'euros.
Reportage d'Alain Darrigrand et Philippe Ritaine :