Pourquoi la vente de Doliprane est un enjeu politique ?

Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, est, ce lundi 14 octobre 2024, à Sanofi à Lisieux (Calvados) alors qu'une grève est prévue sur le site de production du Doliprane. Le gouvernement veut des "garanties" concernant les négociations qui ont lieu entre Sanofi et le fonds américain CD&R.

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Le patron de Bercy est, ce lundi 14 octobre matin, sur le site de Sanofi à Lisieux pour tenter d'endiguer la polémique. Accompagné du ministre délégué chargé de l'Industrie, Marc Ferracci, Antoine Armand salue les salariés devant l'entreprise.

Les deux ministres vont recevoir les délégués syndicaux et visiter l'usine à leurs côtés. 

Le gouvernement peut-il annuler l'opération ?

L'entreprise pharmaceutique française Sanofi a annoncé, vendredi 11 octobre, négocier avec le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle de sa filiale de produits en vente libre Opella, qui produit notamment le Doliprane, médicament le plus vendu dans l’Hexagone.

Antoine Armand, veut aussi calmer la grogne des oppositions qui pointent du doigt une perte de souveraineté industrielle. Mais le gouvernement peut-il bloquer l'opération, comme certains lui réclament ? Invité dimanche soir de BFMTV, Antoine Armand explique qu'il : "demandera des garanties de nature à rassurer sur le moyen terme à la fois les salariés et les Français". Il ajoute que : "rien ne paraît interdit au premier abord si ce n'est pas le cas".

Une réponse aux oppositions ? Les parlementaires PS ont publié un texte dans La Tribune Dimanche : "Le gouvernement doit refuser le rachat américain de l'usine de Lisieux de Sanofi, selon eux, et imposer à Sanofi de préserver un contrôle national de ces activités indispensables pour notre souveraineté."

La production du Doliprane en France : "une stratégie industrielle"


Pour tenter de rassurer, Antoine Armand a expliqué : "Mon souhait, mon engagement, c'est que le Doliprane continue à être produit en France, par des salariés en France". Il promet qu'il "demandera des garanties extrêmement fortes" et qu'il veut échanger ce lundi avec "les salariés et leurs représentants."

Selon ce dernier : "Produire du Doliprane en France, c'est notre stratégie industrielle, et souveraine et sanitaire. Ça doit le rester."

"On attend qu'ils arrêtent d'être complices de la direction de Sanofi", a affirmé lundi sur franceinfo Frédéric Debève, délégué syndical central CGT chez Opella Healthcare International (OHI), la filiale de Sanofi qui produit le Doliprane.

"On alerte depuis suffisamment longtemps"

Les salariés de l'usine sont appelés à la grève ce lundi après l'annonce de l'ouverture de négociations entre la direction de Sanofi avec un fonds d'investissement américain pour céder une part d'Opella. 
 
La venue des ministres "ne change rien" à la mobilisation des salariés, assure Frédéric Debève. "On alerte depuis suffisamment longtemps. C'était bien avant qu'il fallait prendre le sujet en main." Mais le délégué CGT espère que les deux ministres "viennent pour prendre leurs responsabilités" et qu'ils "vont faire le nécessaire". "On se bat pour notre usine, pour le Doliprane. On veut qu'il reste français", avertit Frédéric Debève.

Le représentant syndical alerte qu'il n'y a "pas que le Doliprane qui est sur la sellette". Selon lui, "la recherche et le développement" sont également concernés. "Ils sont en train de tout casser. Ils font de la casse sociale chez Sanofi de tous les côtés", s'inquiète Frédéric Debève. Le syndicaliste souhaiterait donc que les ministres "se battent pour tout ça". 

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