Intervenant lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a annoncé ce mardi qu'il engageait la procédure de dissolution du groupement "Soulèvements de la terre".
Le ministre de l'Intérieur indique qu'il entame cette procédure envers ce collectif qu'il accuse être à l'origine des "actions violentes" survenues samedi dernier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) lors de la manifestation interdite contre les retenues d'eau.
M. Darmanin a insisté sur "l'extrême violence de groupuscules fichés par les services de renseignement, parfois depuis de très nombreuses années, comme le groupement de fait (Soulèvements de la terre)".
Le groupe, présenté comme appartenant à la mouvance de l'ultragauche par le ministère de l'Intérieur, est un des organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline contre les "méga bassines", qui a donné lieu à des affrontements violents avec les gendarmes.
Le ministre a annoncé avoir demandé "deux rapports", l'un à la préfète des Deux-Sèvres et l'autre au directeur général de la gendarmerie nationale, sur les événements de Sainte-Soline. Ces deux rapports, a-t-il dit, seront mis "en ligne dans l'après-midi sur le site du ministère de l'Intérieur". "Le gouvernement n'a rien à cacher", a-t-il assuré.
Selon une note du ministère de l'Intérieur datée de mardi, "Soulèvements de la terre" (SLT) "incite et participe à la commission de sabotages et dégradations matérielles". Créé en 2021 par des "membres de l'ultragauche issue de l'ex- ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes" en Loire-Atlantique, SLT a "créé le concept de 'désarmement' destiné à faire accepter la pratique de l'éco-sabotage", selon la note.
En octobre dernier, lors d'une première manifestation contre les "méga bassines" à Sainte-Soline, Gérald Darmanin avait fustigé "l'écoterrorisme" des auteurs de violence.
VIDEO. Intervention de Gérald Darmanin - Ministre de l'Intérieur (Assemblée Nationale, 28/03/2023)
Dans un communiqué, le collectif Soulèvements de la Terre, indique que "l'annonce d'une procédure de dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre est une tentative crapuleuse par le ministre de l'Intérieur de faire baisser l'attention sur les violences meurtrières qu'il a déchaînées contre les manifestant.es de Sainte-Soline".
Le collectif ajoute que leur préoccupation du moment est celle du "soutien aux dizaines de blessé.es graves dont deux sont encore entre la vie et la mort à ce jour". Le collectif Soulèvement de la Terre, appelle, avec Bassines Non Merci et la Confédération Paysanne à se rassembler jeudi 19h dans toute la France devant les préfectures pour les blessé.es de Sainte-Soline, du mouvement des retraites et pour la fin des violences policières.
Une dissolution
Le collectif précise, "quant à la prétention à "faire disparaître les Soulèvements de la Terre", nous sommes bien curieux.ses de voir ce que représenterait la "dissolution" d'une coalition qui regroupe des dizaines de collectifs locaux, fermes, sections syndicales, ONGs à travers le pays". Il conclut que "tentative de dissolution ou pas, répression brutale ou pas, ce sentiment d’urgence ne fera qu’augmenter tant que l’on continuera à promouvoir dans ce pays des infrastructures incarnant une violence écologique et sociale qui n’est aujourd'hui plus tolérable".
En janvier dernier, face à de précédentes menaces de dissolution, une tribune de soutien avait recueilli plus de 3 000 signatures.