Infirmière tuée à Thouars : le meurtrier est condamné à 25 ans de réclusion criminelle

Depuis mercredi dernier, un jeune homme de 25 ans est jugé aux Assises des Deux-Sèvres pour avoir donné un coup de couteau mortel à une infirmière de 30 ans de l'hôpital psychiatrique de Thouars en février 2020. Il a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle ce vendredi 5 juillet.

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Parce qu'elle a jugé qu'il y avait préméditation. Ce vendredi 5 juillet, l'avocate générale a requis 30 ans de prison contre Joachim, un patient de l'hôpital psychiatrique de Thouars dans les Deux-Sèvres. "Je vais le faire ! Je vais le faire". Ce sont des mots qui ont été rapportés devant la Cour aux Assises de Niort. Des menaces de tuer une infirmière ont été proférées plusieurs fois dans les jours qui ont précédé l'agression. Et le jour même également.

Joachim, 25 ans, les yeux hagards, les paroles difficiles à comprendre, est jugé depuis mercredi 3 juillet pour avoir donné un coup de couteau mortel à Elodie Multon, 30 ans, mère de deux enfants. Elle décédera au bloc opératoire d'une hémorragie interne. La lame ayant touché une artère de l'abdomen. 

Climat incestuel

Le jeune homme est psychotique depuis son plus jeune âge. Il est le dernier enfant d'une fratrie de trois. Très vite, les parents se sont séparés. Très vite, les choses ont mal tourné dans cette famille toxique où la violence, les coups et les vexations sont le lot quotidien. Même avec la mère. Elle maintient son fils dans un climat incestuel, dira un expert à la barre. 

Joachim a cumulé les placements. Il a enchaîné les traitements. Il présente très tôt des troubles du comportement. Il est violent et gère mal la frustration. Il remet facilement en question les soins médicaux qu'on lui profère. Un patient ingérable.

Assassinat et tentative d'assassinat

Comme lors de son dernier séjour. Il était hospitalisé depuis trois semaines à l'hôpital psychiatrique de Thouars. Volontairement. Et puis le psychiatre a voulu mettre fin aux visites et à l'influence "délétère" selon une infirmière de son assistante familiale. Une femme aujourd'hui âgée de 59 ans chez qui Joachim a été placé de ses 15 ans jusqu'à ses 18 ans. L'hospitalisation allait devenir sous contrainte. Le jeune homme ne l'a pas supporté. Il est parti se réfugier dans la voiture de son assistante familiale qui passait le voir tous les jours quand il y a saisi un couteau. En ressortant de la voiture, il avait face à lui Elodie Multon qui, en compagnie d'une autre infirmière, était venue le chercher pour le ramener à sa chambre. Il a atteint la jeune femme à l'abdomen.

Joachim comparaissait ainsi pour assassinat et tentative d'assassinat sur la seconde infirmière qu'il a menacée aussi.

Parcours chaotique

Ces trois jours d'audience ont mis en évidence le parcours chaotique de ce jeune qui fumait du cannabis et buvait de l'alcool tous les jours. Ainsi que sa relation malsaine avec son assistante familiale. Bien que beaucoup plus âgée que lui et ayant l'adolescent sous sa responsabilité, elle était devenue sa maîtresse. L'ombre de cette femme a plané sur tout le procès.

L'attitude du psychiatre aussi a été interrogée. Le jour même de l'agression, il est parti en vacances, ne voulant pas renoncer à son voyage en Afrique. Un policier témoignera qu'ils ont dû insister pour qu'il vienne donner sa déposition. La présidente des Assises s'étonnera qu'il ait envoyé deux infirmières chercher Joachim au lieu d'y aller lui-même. Mais l'homme assurera n'avoir commis aucune faute.

Deux orphelins

Malgré tout, l'avocat de la famille de Elodie Multon le traitera de "branquignol" dans ses plaidoiries. Il rappellera qu'il y a désormais deux orphelins dans ce drame. À ces mots, les parents, le mari, la sœur et le frère de l'infirmière ont fondu en larmes. 

"Dans ce dossier, je crois qu'on s'approche au plus près de la vérité, à la fois concernant les faits et à la fois concernant les différentes responsabilités", indique Me Lee Takhedmit, l'avocat de la famille. "Au niveau pénal, c'est très simple en réalité. On a un jeune homme qui attrape un couteau et qui le plonge dans le ventre d'une infirmière, ce qui va causer son décès. On peut imaginer que c'est un luxe de la part de la Justice de consacrer trois jours à une affaire comme celle-ci. Mais il y avait d'autres aspects peut-être plus intéressants", poursuit l'avocat. " On s'aperçoit qu'à l'hôpital psychiatrique de Thouars, il y avait de graves difficultés qui ont beaucoup contribué à ce qui s'est passé. Même si cela reste un geste individuel."

L'indulgence demandée

De leurs côtés, les avocates de la défense ont demandé l'indulgence des jurés. Selon elles, il faut prendre en compte toutes les épreuves traversées par Joachim depuis son enfance. Elles rejettent la préméditation. 

Le verdict est tombé ce vendredi 5 juillet, en fin de journée. Le meurtrier a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle. 

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