C'est un nouveau tacle à la gorge pour les supporters, mais aussi pour les dirigeants des Chamois niortais. La Ligue de football de Nouvelle-Aquitaine vient d'annoncer, ce mercredi 18 septembre, avoir placé l'équipe deux-sévrienne en Départemental 1. De la Ligue 2 l'an dernier au niveau district, les Chamois tombent de la montagne du foot français.
Les supporters des Chamois niortais pensaient que les derniers coups de pelles pour déposer le cercueil avaient été donnés. Après que le tribunal de commerce de Niort a ouvert une procédure de liquidation judiciaire et l'annonce de la décision du Comex (Comité exécutif de la FFF) ayant décidé que le club de Niort ne pourrait pas évoluer au-dessus du championnat Régional 3, il n'en était rien. Ce mercredi 18 septembre, la Ligue de football de Nouvelle-Aquitaine a décidé de reverser le club deux-sévrien en district, soit en Départemental.
"Je suis triste pour le club. Ça fait mal au cœur"
Troisième du championnat National à l'issue de la saison 2023-2024, le club des Chamois niortais devrait donc évoluer au niveau départemental la saison prochaine, après la décision de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine, qui s'est jouée à une voix près. Selon une source interne au club, les dirigeants et les membres du staff de l'équipe première ont été tenus au courant de cette annonce dans le courant de la journée.
Cette nouvelle est comme un coup de couteau dans le dos des supporters des Chamois, mais aussi pour tous les amoureux du ballon rond de la région Poitou-Charentes. Plus qu'un club, les Chamois niortais faisaient partie de la culture et du patrimoine local. Après un siècle d'existence, voir le club deux-sévrien tomber si bas, de manière si brutale, en l'espace d'un an, de la Ligue 2 aux limbes des divisions départementales, est difficile à concevoir.
Pascal Landais, gardien des Chamois niortais, se dit "triste pour le club." Les Chamois, "c'est le club qui m'a formé, qui m'a fait signer pro et qui m'a permis de faire une reconversion dans le domaine que j'aime, car avant tout, le foot est ma passion. J'aurais préféré que cela se passe autrement, les dirigeants précédents n'ont pas forcément fait de bonnes choses. Maintenant, les institutions de la FFF et de la Ligue ont pris des décisions : mais là, aujourd'hui, je trouve que cette décision est dure. Ça fait mal au cœur."
"Le club allait avoir 100 ans, finir de cette manière-là, c'est quand même difficile"
Ce dernier s'interroge sur le fait qu'il y ait deux poids, deux mesures concernant certains clubs de football. "Quand on voit les Girondins de Bordeaux, je ne sais pas s'ils auront le même traitement de faveur. De ce que j'ai lu et entendu, ils ont failli être liquidés pas plus tard qu'hier et ils sont encore en redressement jusqu'à fin octobre. Pourtant, ils ont 40 millions d'euros de dettes et recrutent encore des joueurs : je me demande comment ils font pour les rémunérer."
Désormais, la tâche essentielle est celle de sauver le nom du club, les Chamois niortais. "Le club allait avoir 100 ans, finir de cette manière-là, c'est quand même difficile", ajoute-t-il. D'autant plus que si les joueurs peuvent jouer en départemental, il n'est pas certain qu'ils souhaitent jouer à cet échelon et iront peut-être voir ailleurs. Si un recours est engagé par le président de l'association Guy Fleurquin et l'ancien adjoint Franck Azzopardi devant le CNOSF (Comité national olympique et sportif français) pour contester les multiples décisions administratives, elle a peu de chances de donner suite.
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Le problème de paiement, suite au transfert d'Amadou Sagna du club belge de Bruges aux Chamois niortais en juillet 2022, empêchant le club de pouvoir signer quelconque joueur, n'arrange rien. "Tant qu'il n'y aura pas cette levée de fonds pour recruter, ça va être vraiment complexe. La somme demandée, par rapport à notre niveau actuel (la somme demandée est de plus de 100 000 euros, ndlr), est quand même conséquente."
"Cela fait deux mois que l'on vit une situation complexe : hormis les conditions salariales, le fait que l'on ne soit pas payé, cela ne nous empêche pas de passer de bons moments entre collègues. Ce qui nous intéresse, c'est le ballon rond. Aujourd'hui, c'est comme si nous étions des gamins et qu'on nous privait de tous nos jouets sans comprendre pourquoi. Ça fait mal. J'espère que ça va repartir, mais plus on perd du temps, plus c'est compliqué", conclut Pascal Landais, gardien des Chamois niortais.