Le mois de février marque l'édition 2024 des Journées mondiales des zones humides avec pour thème : "Les zones humides, sources de bien-être humain". Le Marais poitevin en est une excellente illustration, et le label international Ramsar qu'une partie du parc vient d'obtenir une belle récompense. Certains voudraient toutefois que la protection du site aille encore plus loin.
L’estuaire de l’Amazone, le Mont Saint-Michel, les Everglades en Floride et maintenant le Marais poitevin, toutes ces zones humides ont en commun une reconnaissance internationale : le label Ramsar. Une distinction destinée à renforcer sa protection comme l’espère Jérémy Caquineau. Il est batelier et gérant de l'embarcadère du Mazeau : « Il ne s’agit pas selon moi d’attirer plus de monde. Le marais s’adapte bien à un tourisme qu’on appelle le slowtourism, de par l’allure qu'à le bateau, mais aussi de par la manière de le visiter, c'est-à-dire par ces voies d’eau. On n’empiète pas sur les activités agricoles, ni non plus sur la faune présente sur les parcelles."
Car les 8 000 km du marais sont visités par un million et demi de personnes chaque année. L’enjeu est donc à la fois environnemental, mais aussi touristique et économique.
Tout le monde a conscience maintenant que les zones humides, c’est important. On en a perdu énormément dans le monde entier ces dernières décennies et maintenant, il faut les préserver.
Patrick DuforestelPrésident du Parc naturel régional du Marais Poitevin
L'équilibre est difficile à trouver pour les responsables du Parc naturel régional qui ont mené des concertations locales pendant cinq ans avant d’obtenir ce label. Son président, Patrick Duforestel, est aujourd’hui satisfait : « Ça nous oblige collectivement à continuer de faire le travail pour la préservation des zones humides, tout le monde a conscience maintenant que les zones humides, c’est important. On en a perdu énormément dans le monde entier ces dernières décennies et maintenant, il faut les préserver. »
Mais pour certaines associations écologistes, ce label ne suffit pas. Sur les 100 000 hectares du parc naturel régional, seules 69 000 ont été labellisés.
Les zones en rose sur cette carte montrent les parcelles exclues du tracé Ramsar. Et d’après Yves Lequellec, le président de France Nature Environnement Vendée, c'est insuffisant : « En fait, ce n’est pas le marais poitevin qui est labellisé. En tout cas, ce n’est pas le marais poitevin dans sa globalité, c’est un périmètre. La limite du curseur, ça a été ce que les chambres d’agriculture étaient prêtes à accepter et les discussions se sont assez vite closes là-dessus. »
En fait, ce n’est pas le marais poitevin qui est labellisé. En tout cas, ce n’est pas le marais poitevin dans sa globalité, c’est un périmètre.
Yves LequellecPrésident de France Nature Environnement Vendée
L’obtention du label Ramsar n’impose aucune contrainte supplémentaire dans la gestion du marais, mais sa valeur hautement symbolique laisse espérer à l’association écologiste l’émergence de nouvelles politiques de préservation du marais.
Les Journées mondiales des zones humides se poursuivent jusqu’au 29 février avec plus de 600 animations prévues sur le territoire français.