Confronté à la baisse du trafic aérien liée à la crise sanitaire, le fleuron niortais des équipements aéronautiques annonce être contraint de se restructurer. L’UNSA, le syndicat majoritaire, remet en cause cette lecture de la situation.
L’annonce le 07 octobre par la direction du sous-traitant aéronautique de la suppression de 79 postes, dont 28 à l’usine de Niort, a laissé les salariés sans voix.
J’ai mal. Ça me fait mal pour les collègues qui devront partir parce qu’on est tous ensemble.
Je suis depuis longtemps dans la boîte. C’est un peu décevant mais c’est la conjoncture actuelle qui fait ça. Toutes les sociétés sont touchées, mais on aurait préféré ne pas l’être nous-même.
L’entreprise prévoit une baisse importante de son chiffre d’affaire
Selon la direction, le manque à gagner s’élèverait à 137 millions d’euros sur les quatre années à venir.La direction souhaite aboutir à un accord de rupture conventionnelle collective (RCC), qui éviterait ainsi les départs contraints. Les salariés volontaires seraient alors accompagnés dans leurs nouveaux projets professionnels. Les négociations avec les syndicats ont démarré dès le lendemain de l’annonce des suppressions de postes.Nos clients arrêtent certains projets. Dans le meilleur des cas ils les décalent dans le temps, mais tout ça a un impact sur notre chiffre d’affaire et sur l'activité de nos collaborateurs. Notre entreprise va traverser une récession économique, il est donc nécessaire de nous restructurer et de supprimer certains postes dans notre organisation.
D’autant que les salariés s’étaient mobilisés pour surmonter l’incendie d’août 2019 qui avait détruit 5000m² de locaux industriels : des congés annulés, des semaines de 48h, des conditions de travail difficiles liées à la répartition du personnel sur quatre sites temporaires en attendant la reconstruction des nouveaux locaux. Le tout en dépit de la crise sanitaire. L’annonce des suppressions de postes a suscité une vive incompréhension.Même si effectivement le secteur aéronautique est impacté [par la Covid], Leach travaille également pour le ferroviaire, le militaire, l’aviation légère (jets), le spatial, l’industrie nucléaire …. Les prévisions budgétaires ne sont donc pas si catastrophiques. Mais il est visiblement plus simple pour la direction de supprimer des postes plutôt que de revoir sa stratégie.
Reportage d'Alain Darrigrand, Romain Burot et Alexia Rouy.