Comment les plantes du jardin se préparent-elles au changement climatique ? À cette question que se posent les passionnés de jardinage, la 39ᵉ édition de la fête des plantes de Niort (Deux-Sèvres) a tenté d'apporter quelques réponses, ces 20 et 21 avril 2024.
Ce week-end des 20 et 21 avril 2024, la 39e édition de la fête des plantes "Printemps aux jardins" a battu son plein à Niort dans les Deux-Sèvres. Curieux et passionnés de nature se sont promenés entre les différents stands, sur le terrain de la ferme de Chey.
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Certains sont simplement venus compléter leur collection, comme ce couple, grand amateur "de plantes grasses et exotiques", qui est reparti avec deux agaves. D'autres sont venus "surtout pour la diversité, des choses différentes qu’on n’a pas l’habitude de voir en jardinerie ou ailleurs."
Mais ce que constate l'organisateur de l'événement, c'est que les consommateurs ne recherchent plus la même chose en matière de jardinage. "Les gens veulent des plantes qui ont de moins en moins besoin d’eau. Ils veulent des plantes pérennes aussi, qu’on ne doive pas changer à chaque saison niveau fleurissement", estime Guy Giraudon, président de la société d’horticulture, d’arboriculture et de viticulture des Deux-Sèvres.
Des plantes résistantes à la chaleur
Pendant cette fête des plantes, les visiteurs ont pu apprendre plusieurs astuces pour mieux prendre soin de leurs plantes, alors que les conséquences du changement climatique sont déjà présentes. Attention par exemple à ne "nourrir le sol sans apporter d’engrais chimique, avec des paillages qu’on peut récupérer chez soi et qui empêchent de surcharger les déchetteries, qui empêchent la pollution niveau carburant.
Autre tactique : prévoir des zones d'ombre dans son jardin et planter des végétaux de hauteurs différentes pour éviter qu'ils ne souffrent de la chaleur.
Économiser l'eau
Pour économiser l'eau, l'architecte-paysagiste, Caroline Scott-Perger, recommande d'utiliser des oyas, des pots en céramique, mis en terre et qui laissent progressivement couler l'eau. "Voyez, il y a un pot de trois litres, un deuxième pot de trois litres, et un troisième pot plus petit qui sert d’entonnoir. Il faut recouvrir avec une assiette le dessus pour limiter l’évaporation du sol et l’entrée de petits animaux", explique-t-elle. "Ça arrose en profondeur et on réalise de grosses économies d’eau, entre 40% et 70%."
Avec le réchauffement des températures, ce système d'arrosage permet aussi "d'emmener vraiment l’eau en profondeur et de développer le système racinaire en profondeur et pas en surface où les racines souffrent plus du stress hydrique."
C'est d'ailleurs pour assister à cette conférence que cette visiteuse est revenue ce dimanche 21 avril : "Je suis fan des jardins, et je suis revenue exprès aujourd’hui. Et je suis revenue encore avec des choses parce que je ne peux pas m’arrêter. C’est sans fin de toute façon."
Les passionnés de jardinage semblent aussi rechercher "des plantes utiles au jardin : pour s'en servir dans la nourriture, éduquer leurs enfants, et le côté médicinal plaît aussi beaucoup", selon le pépiniériste Thomas Goullo. "Je pense que les gens en ont assez d’arroser les géraniums, comme faisaient nos grands-mères, et qu’ils veulent un jardin dont ils peuvent retirer quelque chose."
Et face aux gelées qui s'annoncent dans les prochains jours, Xavier Corbet, lui aussi pépiniériste, recommande d'attendre pour planter tomates et basilic : "Il faut attendre ou les mettre sous tunnel. Sinon, il faut en acheter et c'est dommage."