"Les gens avaient besoin de ce retour aux plantes." L'avenir prometteur de la filière biologique des plantes aromatiques et médicinales

Utilisées en infusion, pour se nourrir ou même se soigner : la valeur des plantes sauvages est souvent sous-estimée. Pourtant, elles ont de multiples bienfaits bien connus des herboristes. Depuis quelques années, la filière est en pleine expansion, notamment en bio. Depuis 1976, le Comptoir de l'Herboristerie, en Corrèze, utilise ces plantes médicinales et aromatiques pour ses tisanes certifiées bio.

Jean Maison est le créateur du Comptoir de l'Herboristerie, à Saint-Augustin. Ce Corrézien est un pionnier de l'agriculture biologique : depuis 1976, l'intégralité des plantes qu'il utilise dans ses tisanes est certifiée bio.

Selon lui, ce type d'agriculture n'est pas une idéologie : "C'est une technique agronomique au service d'un produit et des personnes qui le consomment." 

Les gens avaient besoin de ce retour aux plantes, de se soigner et de se nourrir avec.

Pascal Bourdoncle

Producteur de plantes bio (19)

De nombreux producteurs locaux diversifient leur activité. C'est le cas de Pascal Bourdoncle, qui s'est décidé à cultiver des plantes aromatiques biologiques pour le Comptoir de l'Herboristerie il y a deux ans. Ce qui l'a motivé ? L'augmentation de la demande : "Les gens avaient besoin de ce retour aux plantes, de se soigner et de se nourrir avec, notamment avec les problèmes de santé qu'il peut y avoir aujourd'hui". 

Un avenir prometteur

Aujourd'hui, le marché bio fait face à des difficultés : les ventes dans les magasins spécialisés ont baissé de 12% et les déconversions s'accumulent.

À rebours de cette tendance, la filière des plantes aromatiques bio est en pleine expansion selon Véronique Baillon, coordinatrice pour Inter-Bio à Limoges : "Le marché des plantes aromatiques et médicinales biologiques est un marché dynamique. Les boissons chaudes, et notamment les tisanes, prennent une place importante dans le panier des consommateurs bio réguliers". 

En Nouvelle-Aquitaine, le volume des besoins en plantes aromatiques et médicinales devrait atteindre 50 tonnes au minimum pour l'année 2023. De quoi assurer l'avenir de cette filière