Ils étaient dans la rue, ce jeudi 19 octobre à Limoges. Une quarantaine d’agriculteurs de la Coordination rurale haut-viennoise s'est mobilisée contre les retards des aides de la Politique Agricole Commune (PAC) et contre les contrôles de leurs attributions.
Ils étaient une quarantaine d’agriculteurs réunis ce jeudi 19 octobre 2023 devant l’Agence de Services et de Paiement (ASP) de la Haute-Vienne. Les affiches qu’ils brandissaient indiquaient le slogan "Le gouvernement veut la peau des paysans". Certains sont en colère, d’autres abattus, car ils n’ont toujours pas reçu les versements de la PAC.
D’habitude au 15 octobre, on a 70% de nos aides. Cela veut dire qu’on a des charges qui explosent et on n'a plus de trésorerie.
Pascal Missou, Eleveur et gérant du Gaec de Vicq-sur-Breuilh
Pascal Missou confie être désespéré. "Si rien ne se passe dans les mois qui viennent, il va y avoir de grosses cessations d’activité. C’est inévitable. Déjà qu’il y a 50% des exploitants qui vont partir à la retraite dans cinq ans, il est plus que temps de faire quelque chose pour ceux qui sont en place et pour les générations futures."
Retards et contrôles d'attribution répressifs
Ils dénoncent des contrôles d’attribution des aides de la PAC de plus en plus stricts et des aides insuffisantes. Ils voudraient qu’elles prennent en compte la hausse des charges. "Elles explosent" entonne l’un d’eux. Notamment le gazole non routier, le gouvernement souhaite abolir l'avantage fiscal alors qu’il est utilisé quotidiennement dans les tracteurs.
Pour se faire entendre et crier leur colère, ils ont déversé fumier, paille, terre devant l’Agence de Services et de Paiement."Nous, on a respecté nos engagements et eux ne les suivent pas. Retarder le versement des aides, c’est retarder nos fournisseurs, les banques… tout le monde attend. Comment se fait-il que nous ne les ayons pas reçus et que nous soyons encore plus embêtés qu’avant ?", s'exclame Thomas Hégarty, le président de la Coordination Rurale.
Les agriculteurs ont été reçus à l’ASP dans l’après-midi pour expliquer ces retards de paiements. Ils seraient dus à l’application de la nouvelle PAC. Pour remédier à la situation, ils devraient toucher un versement chaque semaine.