Un premier cas de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 a été détecté en Creuse, dans le canton de Gouzon. Le variant 8 de la FCO est déjà présent depuis plusieurs années. On fait le point sur la présence et l’arrivée de ce nouveau variant dans les cheptels.
Ce n’est pas une surprise, et c’était plutôt même prévisible. Présente dans les départements voisins (dans le Puy-de-Dôme notamment), la Fièvre Catarrhale ovine de type 3 est arrivée en Creuse : un cas a été détecté dans le canton de Gouzon. “Il ne s’agit que d’un seul cas pour le moment, ce n’est vraiment pas alarmant puisque c’était attendu”, explique Marien Bataille, technicien au Groupement Sanitaire de Défense, association chargée de veiller au bon état sanitaire des troupeaux et de conseiller les éleveurs sur les conduites à tenir dans un but de prévention.
Cette maladie, également appelée “maladie de la langue bleue”, provoque divers symptômes : fièvre, troubles respiratoires ou encore cyanose de la langue (une coloration anormale bleutée de la peau due à l’oxygénation insuffisante du sang, d’où le nom de “langue bleue”). Transmis par un moucheron, ce virus n’affecte pas l’Homme et touche essentiellement les moutons et les brebis.
Protection des troupeaux
Apparue en 2008, la FCO de type 8 a été enrayée au bout de deux ans grâce aux vaccins obligatoires ainsi que la mise en place d’un zonage en France ; ce zonage s’accompagne de restrictions, notamment en termes de transports d’animaux. Ces dispositifs ont permis une accalmie de l’épidémie, qui a ensuite ressurgi en 2015.
Depuis, le type 8 est présent partout en France. Il a été particulièrement virulent cet été : “la collecte d'équarrissage a augmenté de 200% pour les ovins fin septembre”, indique Marien Bataille.
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En revanche, c’est le premier cas de sérotype 3 détecté dans le département : “forcément, les populations sont plus “naïves” face à ce variant puisqu’ils ne sont pas encore habitués à la maladie. De plus, comme pour les humains, ces épidémies et les symptômes sont variables d’une ferme à l’autre, d’un animal à un autre”.
Face à l’arrivée de l’épidémie, des vaccins ont été mis à disposition gratuitement par l’État. “Pour le variant de type 8, le vaccin est le même depuis 2018 et il dispose d’une "Autorisation de Mise sur le Marché". En revanche, le vaccin pour le type 3 est différent puisqu’il dispose, lui, d’une Autorisation Temporaire d’Utilisation, ce qui veut dire qu’il a fallu attendre qu’il y ait des cas en France pour permettre de vacciner”.
Profitez de cet hiver pour protéger vos animaux : le variant de type 3 devrait être virulent au printemps.
Marien BatailleTechnicien au GDS
Aujourd’hui, la plupart des éleveurs ont anticipé l’arrivée du variant en vaccinant leurs cheptels. “Et le nombre de cas ne devrait pas exploser puisque les moucherons, vecteurs du virus, sont forcément peu présents avec ces températures. Le maître mot de cette période pour les éleveurs : profitez de cet hiver pour protéger vos animaux, car le variant de type 3 devrait être virulent au printemps, comme le variant 8 cette année”.
Toutes les informations sur ces différentes épidémies sont à retrouver sur le site du Groupement de défense sanitaire.