Les avocats niortais étaient présents, mais symboliquement bâillonnés lors de la rentrée solennelle du tribunal judiciaire des Deux-Sèvres ce vendredi 24 janvier 2020. Ils dénonçaient la réforme des retraites, mais alertaient aussi sur le manque de moyens dans l'exercice de leur profession.
Se faire entendre par le silence. A Niort, en signe de protestation, des avocats se sont présentés bâillonnés pour l'audience de rentrée du tribunal judiciaire des Deux-Sèvres.
Une justice attaquée selon les avocats par la carence en moyens humains. Une situation dénoncée par le président du tribunal lui-même. Dans sa juridiction, il manque près d'un tiers fonctionnaires, comme les greffiers.C'est pas notre vocation d'être bâillonnés mais aujourd'hui c'était un moment grave, contre le projet de réforme des retraites. Si les avocats sont mis à mal, c'est l'accès au droit et à la justice qui est attaqué.
- Gaëtan Fort, ancien bâtonnier de Niort
C'est vraiment important que les gens comprennent que la justice n'est pas rendue que par les juges. Il y aussi des fonctionnaires qui nous aident, qui enregistrent les dossiers et qui les mettent en forme. Sans eux on ne peut pas fonctionner.
- Matthieu Duclos, Président du tribunal judiciaire de Niort
Action des #avocats du barreau de #Niort cet apm lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire des #DeuxSevres pour protester contre la réforme des retraites. @F3PoitouChtes pic.twitter.com/QwpTqqATeY
— Antoine Morel (@F3AntoineMorel) January 24, 2020
«Le taux d’absences et de vacance est de 27%. Une situation ancienne et durable qui épuise les agents. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouvel arrêt maladie soit déclaré. Nous appelons les services judiciaires à prendre la mesure de la détresse des agents.» pdt du TJ.
— Antoine Morel (@F3AntoineMorel) January 24, 2020
Plus de 24.000 dépôts de plainte et procès-verbaux
Un manque de moyens alors que l'activité judiciaire dans le département enregistre la plus forte augmentation de dépôt de plaintes et de procès verbaux dans la région. Plus de 24.000 l'année dernière avec une forte hausse des affaires de violences intra-familiales.De l'avis des professionnels de la justice, les juridictions de taille modeste comme Niort ont le plus grand mal à se faire entendre de leur ministère.Concernant ces affaires, on a eu une augmentation des procédures de 20 à 30 %. Je ne pense pas que ce soit une augmentation des faits subis par les victimes mais des faits constatés.
- Natacha Rateau, Procureure de la République de Niort