Depuis dimanche soir, une quinzaine de commerçants et artisans indépendants occupent l'entrée de l'immeuble du siège régional du RSI (Régime social des Indépendants). Ils dénoncent un abus des charges sociales et un recours systématique aux huissiers. Reportage.
Certains commerçants doivent payer jusqu'à 47% de charges à la caisse du RSI pour s'assurer une couverture maladie et retraite. Beaucoup n'arrivent plus à payer ces charges. Le collectif "Sauvons nos entreprises" a donc décidé d'occuper l'entrée des locaux du RSI à Niort pour demander l'ouverture du dialogue avec la direction.Les manifestants dénoncent des dysfonctionnements administratifs, un abus des charges et un recours systématique aux huissiers en cas de non-paiement de ces charges.
Une délégation a été reçue cette après-midi par la direction du RSI. Les manifestants demandent à voir la ministre de la Santé, Marisol Touraine avant mercredi. Si elle ne vient pas à leur rencontre, ils menacent d'entamer une grève de la faim.
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Le RSI est la sécurité sociale des artisans, commerçants indépendants et professions libérales. Il est né du rapprochement des trois organismes qui géraient les régimes maladie des artisans et commerçants en 2006.Il traite à la fois la Sécurité sociale, les retraites et les charges sociales de six millions de personnes. Ces entrepreneurs dénoncent le poids des charges et une protection sociale insuffisante.
De nombreuses mobilisations pour les mêmes revendications
En 2013 et en 2014, la même association "Sauvons nos entreprises" avait mobilisé des indépendants pour occuper l'entrée du siège du RSI pour les mêmes motifs pendant plusieurs jours. A l'époque, ils demandaient "la dissolution du RSI et un retour à l'ancien système qui fonctionnait bien". Le système commun de recouvrement des cotisations (maladie, retraite, famille, chômage) mis en place entre le RSI et les Urssaf a entraîné des dysfonctionnements de nature informatique insurmontables pour certains avec par exemple des retards de plusieurs mois pour les versements de pensions. On lance un cri de détresse. On ne peut plus rester sans rien dire. On vient chez nous, au RSI, pour faire comprendre aux politiques qu'ils doivent arrêter de faire la sourde oreille. On est face à un mur", disait en juin 2014 le porte-parole de l'association, Pascal Geay.
En septembre 2015, ils avaient manifesté pour crier leur détresse.
Reportage de Philippe Tanger, Stéphane Bourin et Alexandre Liégard :
Les intervenants :
- Philippe Laurent, travailleur indépendant
- Jean-Yves Auffret, directeur régional RSI Aquitaine Poitou-Charentes
(Régime Social des Indépendants)
- Pascal Geay, président national de l'association "Sauvons nos entreprises"
Reportage de Philppe Tanger, Stéphane Bourin et Alexandre Liégard