Cinq participants aux mouvements d'opposition au projet de retenue d'eau à Sainte-Soline ont été convoqués par la gendarmerie nationale en vue d'une audition. Une quinzaine de manifestants sont venus les soutenir, mardi à Niort.
Ils étaient une quinzaine de personnes à avoir bravé la pluie, mardi 15 novembre devant la gendarmerie de Niort, dont quelques représentants locaux de la Nupes. Objectif du rassemblement, manifester un soutien à plusieurs personnes convoquées par la police en raison de leur participation aux mouvements d'opposition aux méga-bassines, à Sainte-Soline. "Deux camarades ont été convoqués en audition libre à neuf heures dans les locaux de la gendarmerie nationale", explique Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines non merci" qui avait appelé au rassemblement. Ils sont suspectés de "participation à une manifestation ou un rassemblement en vue de commettre des dégradations et atteintes aux personnes".
Après 1h30 passé dans les locaux, une convoquée, qui préfère rester anonyme, est sortie libre. "Je ne comprends pas la raison de ma convocation, mais ils font leur travail", a-t-elle sobrement commenté, au micro de France 3. C'est sa participation à un évènement le dimanche 2 octobre sur le chantier de Sainte-Soline qui était en cause. "On voulait juste pique-niquer sur le lieu, a-t-elle assuré. Chacun amenait son pique-nique et on grignotait sur place." Elle a donc été surprise d'être convoquée alors qu'aucun contrôle d'identité n'avait été mené. "Mais ce jour-là on a été pris en photo, filmés...".
Pour Julien Le Guet, ces convocations font partie d'une stratégie répressive plus globale. "Les faits délictueux qu'on leur reproche c'est d'avoir exprimer une opinion : bien sûr que c'est une forme de violence. Convoquer en masse des gens, c'est une forme de répression."
Une troisième personne sera auditionnée à Niort mercredi 16 novembre matin, et deux autres devront se rendre à la gendarmerie de Parthenay l'après-midi. Pour l'heure, aucune charge n'a été retenue.
Interrogé sur Franceinfo au sujet des bassines mardi 15 novembre, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a assuré que "l'usage de retenues a un sens". "À un moment, il faut écouter la science (...). À Sainte-Soline, un rapport scientifique du mois de juillet dit que ce projet va permettre de préserver les niveaux d'étiage et de nappes phréatiques pendant l'été."