"On éduque les enfants autant aux maths qu'à la communication positive" : dans cette école alternative, les enfants font l'école sous une yourte

À Lezay, dans les Deux-Sèvres, il existe depuis huit ans une école alternative qui applique la méthode Montessori. Pas de cours magistraux, beaucoup d'autonomie. C'est de l'éducation, autrement.

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Depuis huit ans, dans cette école alternative de Lezay, dans les Deux-Sèvres, la journée débute toujours par le conseil : un moment d’échange collectif.

« Est-ce que quelqu’un veut aborder quelque chose ? » Enfants, enseignants, tout le monde est rassemblé sous le préau de bois. Des garçons qui ont été dissipés pendant le temps de garderie le soir, des objets ont été oubliés dans la cour et non rangés. Toutes les anomalies sont étudiées et débattues. Et les propositions font l’objet d’un vote.

« C’est une méthode qui vient de la méthode Freinet » explique Helen Bertrand, cofondatrice de l’école. « C’est un rassemblement de personnes qui vivent sur un lieu et qui doivent se mettre d’accord ensemble démocratiquement sur des règles. »

"Libérez Paul Watson !"

La cinquantaine d’élèves profite ensuite d’un temps libre de trente minutes. « C’est cool, on joue, on se défoule », annonce Sacha, vaillant gamin de sept ans aux cheveux longs qui a embarqué ses copains dans le creusement d’une cave au milieu du terrain de jeu. Une entreprise, ils l’ont vite compris, qui ne sera pas couronnée de succès, mais qui les amusent bien.

Et quand la cloche sonne, une cloche de vache suspendue à une corde, il est temps de rejoindre les salles de classe : trois yourtes, aménagées selon les tranches d’âge.
Au programme de la méthode Montessori, pas de cours magistraux, l’enseignement s’organise autour de projets thématiques choisis par les enfants. Les 6-9 ans ont opté pour la protection des baleines et leur défenseur Paul Watson, actuellement emprisonné.

« Dans notre école, nous parlons énormément d’écologie, cela fait partie du projet éducatif et nous suivons l’actualité », détaille Helen Bertrand, l’enseignante. « L’écologie et le respect de la planète et de l’être humain tiennent une place énorme dans l’école autant que les maths et le langage. »

Certains partent réviser leur poème, d’autres travaillent à demi allongés sur des tapis sur les panneaux de leur exposition. Ça va, ça vient, sans débordement. « Parlez avec votre cœur, pas avec votre intelligence », encourage Helen Bertrand, leur enseignante. « Nous voulons que le plus de gens possible entendent parler de Paul Watson pour que tout le monde ait la même envie de militer pour sa libération. »

La dictée si on veut, quand on veut

Dessins, collages, recherches documentaires, certains ont même écrit au président de la République. Un enseignement basé sur l’engagement citoyen où l’entraide joue un rôle clef pour accéder à l’autonomie. « Ce qui diffère vraiment, c’est que nous privilégions vraiment l’apprentissage individuel. Les enfants sont quinze par yourte et ils utilisent des outils individuels. Un enfant peut travailler sur des divisions quand un autre travaillera la conjugaison et la grammaire. Ce sont les enfants qui construisent leur plan de travail et qui définissent ce qu’ils vont faire », poursuit l’enseignante. Les dictées communes existent, mais seulement si la classe a décidé qu’elle en avait besoin.

Ici les maîtres mots sont entraide et coopération. « Les enfants n’ont pas tous les mêmes besoins au même moment puisqu’ils n’ont pas le même âge. Les grands peuvent aider les plus jeunes qui ont une affection différente de quelqu’un qui est plus mature. » Helen Bertrand ajoute que « les enfants sont autant éduqués aux maths qu’à communiquer de manière positive, à gérer leurs conflits entre eux.  Avec la méthode Montessori, l’adulte s’efface pour laisser interagir un groupe d’êtres humains. Il ne faut pas que l’enfant s’habitue à avoir besoin de l’adulte constamment. »

En France, il existe un peu de 400 écoles de ce type, des méthodes pédagogiques en vogue qui ne font pourtant pas toujours l’unanimité. Mais si on interroge le petit Sacha qui a visiblement de grandes compétences dans le langage, cet apprentissage « est trop cool ! On a énormément de liberté ! On peut faire ce qu’on veut et choisir son travail. On peut avoir cinq ans et lire un livre de CE1. Ce n’est pas comme dans une école classique. »

Poussés par le journaliste venu les rencontrer, les enfants entament un chant en l’honneur de Paul Watson. Mais avec un enthousiasme qui n’est absolument pas feint.

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