C'est un petit joyau de la minoterie artisanale qui pourrait bientôt disparaître s'il ne trouve pas de successeur. À la Crèche, dans les Deux-Sèvres, le propriétaire d'un moulin ne manque pas d'arguments, mais de candidats à convaincre...
Gaëtan Boiron connaît la mécanique de son moulin par cœur. C'est à l'oreille qu'avec son meunier, ils jugent chaque jour de la bonne forme des machines, installées en 1930.
C'est un des rares moulins en France avec des batteurs bois. C'est plus simple à entretenir qu'un moulin moderne !
Gaëtan BoironPropriétaire du moulin de La Crèche
Il rappelle au passage la présence de l’école de meunerie française à Surgères, qui peut fournir une aide très appréciable juste à côté.
Quelqu'un de motivé
Gaëtan Boiron rode ses arguments pour convaincre. À 67 ans, le meunier de la Crèche veut passer la main, mais le métier n’attire pas les foules, avec seulement six visites en deux ans.
J’aimerais vendre à quelqu’un qui continue de faire tourner le moulin par conviction, qui en ai envie.
Gaëtan BoironPropriétaire du moulin de La Crèche
Une affaire rentable selon lui. Chaque année, cent tonnes de farine passent dans ses meules artisanales. Avec l'image valorisante du local, sa farine trouve preneur dans les boulangeries, moyennes et grandes surfaces alentour.
Parmi les points forts du lieu, figure aussi la capacité de la meunerie à utiliser la force hydraulique de la Sèvre Niortaise, quand le débit est suffisant.
Ça permet d’économiser entre 15 à 20 % sur l'énergie consommée par le moulin, on utilise juste la force motrice de l'eau.
Gaëtan BoironPropriétaire du moulin de la Crèche
Circuits courts, empreinte carbone modérée, les atouts séduisent cette cadre en informatique qui cherche à se reconvertir. Motivée à l'idée d’être sur un seul site, de pouvoir y fabriquer et vendre le produit, elle est sensible à l'ambiance qui règne en ce lieu.
Il y a l'odeur du blé qui me rappelle ce que j'ai vécu plus jeune à la campagne.
Séverine Fourniouxrepreneuse potentielle
Restent 700 000 euros à trouver pour acquérir la minoterie et son habitation. Gaëtan Boiron se donne jusqu’à la fin de l’année pour trouver un successeur, sans quoi le moulin cessera définitivement son activité.