Parmi les milliers de manifestants arrivés sur le site de Sainte-Soline, il n'y a pas que des habitants des Deux-Sèvres. Certaines délégations étrangères ont fait le déplacement pour soutenir le mouvement.
"On n'est pas ici pas parce que c'est la France, mais parce que c'est l'eau." Dans un français parfait, Juan Pablo Gutierrez, explique sa présence dans les Deux-Sèvres. Il est le représentant du peuple autochtone Yukpa de Colombie. Le territoire des membres de cette communauté est ravagé par les exploitations minières. La dernière mine de charbon ouverte fait deux fois la superficie de la ville de Paris. Selon les opposants, elle détruit toute la biodiversité et capte l'eau, au détriment des habitants.
On se bat contre le système néo libéral et capitaliste prédateur de la Mère Terre. Il conduit à la perte de notre territoire ancestral. 85% de notre territoire a été volé par des multinationales qui exploitent le charbon à ciel ouvert."
Juan Pablo Gutierrez, délégué du peuple autochtone Yukpa de Colombie
Plus proche des Deux-Sèvres, Thony Martins, agriculteur et membre du collectif Bassines, non merci ! explique qu'il élevait des vaches dans le marais poitevin il y a quelques années. Il a quitté le marais, mais reste acquis à la cause des anti-bassines. "On est tous confrontés aux crises climatiques, mais l'eau appartient à tout le monde"
L'eau, on en a besoin pour faire pousser des légumes, pour se baigner, pour que les insectes et les animaux puissent vivre et se reproduire...etc. Je ne comprends pas les irrigants. Ce que je comprends, c'est leur soif d'argent. Pour moi, utiliser l'eau, qui est à tout le monde, à des fins personnelles, j'ai un peu de mal.
Thony martins agriculteur et membre de Bassines, non merci!
Massa Koné, lui est Malien. Un pays où, nous apprend-t-il, "70% de la population vit en milieu rural". Il est venu soutenir la cause des anti-bassines, mais aussi chercher des solutions et des modes de combats :
Il y a bien sûr les changements climatiques, mais il y a aussi les industries extractives qui polluent nos fleuves et les bras de nos fleuves, que ce soit le fleuve Niger ou le fleuve Sénégal
Massa Koné délégué du Mali
Pour Aloïs, père de famille venu manifester avec ses trois filles, "on sait que ça peut être dangereux, mais on fait attention" . Il veille bien à rester avec la majorité des milliers de manifestants qui défilent dans le calme.
C'est une manière de dire qu'il y a différentes formes d'activismes. Venir manifester avec ses enfants est une forme d'activisme.
Aloïs père de famille manifestant