À bord de leur Cessna, les Niortais Jean-Michel Foucher et Olivier Dupont, alias Papy-Roméo, viennent de rejoindre Casablanca, au Maroc. C'est la deuxième étape d'un rallye aéronautique qui doit les mener à Tarfaya, sur les traces de l'Aéropostale du Petit Prince et d'Antoine de Saint-Éxupéry.
Au lever du jour, le ciel grisâtre et les infos du routeur météo Denis laissaient présager une longue journée, avec peu de chance d’atteindre Casablanca Tit Mellil avant le coucher du soleil. Daniel, l'un des pilotes, se montre perplexe.
Pluie au départ d'Espagne
À l’arrivée au terrain de Mutxamel, près d'Alicante (Espagne), non seulement la pluie tombe, mais des manifestants qui militent pour leurs conditions de travail empêchent l’accès à la plateforme.
Après une négociation de Jean-Luc et de notre chauffeur, chaque équipage parvient à préparer sa monture un peu plus sereinement.
Le Kodiak s’élance en premier et confirme que les conditions de vol à vue sont réunies, malgré quelques grains isolés et un vent défavorable.
Chacun profite allègrement des paysages maritimes ibériques à 1000 ft (300m), avec un enchaînement de côtes crénelées, d'ilets déserts, de plages et de fermes aquacoles, mais aussi des serres à perte de vue à l'approche d'Almería.
Le gilet de sauvetage autour du cou, nos participants entament la traversée du Détroit de Gibraltar pour découvrir le rivage marocain sous un soleil radieux et une chaleur inattendue.
Premiers pas au Maroc
Escale obligatoire pour tous à Tétouan (Maroc), porte d’entrée officielle en Afrique.
Sur le tarmac, Ismaël est attendu par l’Eq. « Aéro-Club du Perreux », qui rencontre un souci électrique. Mais, cette fois-ci, notre homme aux doigts d’or ne peut pas faire de miracle : la pièce rompue, qui n’a heureusement pas causé de dégât, va hélas clouer au sol nos sympathiques amis Daniel et Pascal pour quelques jours, le temps de l'approvisionnement.
Le cœur serré, la caravane reprend la voie des airs sans le « Mike Bravo », se frayant un chemin entre les vols commerciaux et les nombreuses cigognes.
Les couleurs des paysages changent
En route vers Tit Mellil (Maroc), la palette de couleurs des paysages s’étoffe du rouge terracotta des sols, du vert intense des oliviers et arganiers, et du bleu pétrole des nombreux barrages et canaux. Les aquarelles de Saint-Exupéry elles aussi ne manquaient pas de couleurs...
À notre arrivée à Casablanca (Maroc), thé à la menthe et pâtisseries nous attendent : la directrice de l’aérodrome a prévu un accueil festif à l’occasion de notre passage.
Depuis plusieurs années, Tit Mellil s'est installée dans une dynamique visant à rendre hommage au patrimoine historique de sa plateforme (bientôt 75 ans !) sous l'impulsion de l'enfant du pays, Réda Bennani. Nous les retrouverons avec plaisir en septembre pour célébrer le centenaire de la Mission Roig, important travail de défrichage entre Casablanca et Dakar pour la continuité des Lignes Aériennes Latécoère de transport du courrier, au début du 20e siècle.
En ville, direction le restaurant du Petit Poucet pour un dîner au temps des pionniers.
Cet établissement, ouvert en 1920, avait pour habitude de servir Antoine de Saint Exupéry et ses camarades, qui, entre eux, communiquaient parfois par messages laissés sur les menus de la brasserie. On peut, aujourd'hui encore, admirer le souvenir exposé aux murs. Les pilotes allaient ensuite se reposer à l'hôtel Excelsior non loin de là, avant de reprendre les commandes de leur Bréguet XIV pour que passe le courrier.
Aujourd'hui, pour les participants du rallye Toulouse Tarfaya/Cap Juby, sur les traces du Petit Prince, ce sera un hôtel au confort moderne avant de mettre le cap sur Agadir !
(Récit avec le rallye Toulouse Tarfaya/Cap Juby)
Notre équipe suit le rallye avec les équipages. Voici son récit avec une série de 5 reportages.