À bord de leur Cessna, Jean-Michel Foucher et Olivier Dupont alias Papy-Roméo ont décollé de Toulouse jeudi pour la première étape d'un rallye aéronautique qui les mènera à Tarfaya, sur les traces du Petit Prince et de Saint-Éxupéry.
Il a la gorge nouée et ses lunettes de soleil peinent à cacher les larmes qui lui viennent aux yeux. "Tu veux qu'on se repose ? " plaisante Olivier Dupont. Le Cessna qu'il pilote vient juste de décoller de Toulouse, direction Alicante en Espagne. La haute silhouette des Pyrénées se profile devant eux. "Non, c'est juste l'émotion. Le bonheur, le plaisir" lui répond Jean-Michel Fouchet, installé à bord à ses côtés.
Voler sur les traces des pilotes de l'Aéropostale, de Saint-Éxupéry et du Petit Prince, le binôme niortais, rebaptisé Papy-Roméo, attend ce moment depuis plus d'un an. Pour Jean-Michel, c'est même une première. Jamais il n'a franchi de frontière en avion, jamais il n'a franchi les Pyrénées. "C'est très impressionnant quand même, on est vraiment près des sommets. Avec les nuages, c'est vraiment grandiose" s'extasie celui qui a découvert l'aviation sur le tard.
Les montagnes justement, elles se dressent maintenant face à eux. "C'est couvert, on ne va pas pouvoir passer, analyse Olivier Dupont, commandant de bord sur ce rallye Toulouse-Tarfaya, je crois qu'on va être obligé de remonter un peu."
Bien loin des "plats pays" des deux-Sèvres, les deux complices découvrent les premières sensations de vol. Et les premières difficultés techniques. Les turbulences, les sommets ennuagés, la frontière qui approche et la radio qui capte moins bien.
Après avoir hésité à mettre le cap à l'est en raison de la météo, ils sont finalement passés "au droit", par les Pyrénées. Pour préserver la carlingue des violentes turbulences, ils ont réduit l’allure de l’avion et donc augmenté leur temps de vol.
Qu'importe, l'essentiel est ailleurs. "C'est une chance de faire ce qu'on fait là" se réjouit Jean-Michel Fouchet. "Et de voler sur des avions beaucoup plus modernes que Saint-Exupéry, Mermoz et les autres" renchérit Olivier Dupont. "On est à l'abri, on n'a pas le vent, les embruns, la pluie et nos instruments de navigation sont plus modernes. Par contre il faut être plus attentif qu'un vol en plaine."
Seize heures trente. L'équipage Papy-Roméo se pose, au terme d'un vol de 456 milles nautiques, sur la base d'Alicante. La soirée se terminera avec le reste de la flotte autour d'un repas avec vue plongeante sur la baie d'Alicante qui abritait l'hydrobase historique de la Ligne.
Avant de repartir pour une nouvelle étape ce vendredi, direction Casablanca au Maroc, avec une halte à Tétouan. Les conditions météo sont moins clémentes avec de forts orages annoncés.
Notre équipe suit le rallye avec les équipages. Son récit donnera lieu prochainement à une série de reportages diffusée sur notre antenne.