Les deux tiers des Deux-Sèvres sont en situation de crise. Désormais, dans le nord du département, zone la plus touchée, l’interdiction d’irriguer est totale. Si les réserves d’eau sont au plus bas, il n’y a "pas d’inquiétude à avoir pour le moment" concernant l’eau potable, selon Coralie Dénoues, la présidente du département.
L’épisode de sécheresse qui sévit cet été touche l’ensemble du territoire français. Sur les 96 départements de France Métropolitaine, seuls 3 ne sont pas en alerte sécheresse pour le moment. Dans les Deux-Sèvres, la situation empire. Pour l’endiguer, la préfecture prend de nouvelles mesures de restriction sur l’eau à compter de ce 29 juillet 2022.
Le niveau maximal d’alerte
Le sud des Deux-Sèvres, le plus épargné pour le moment, est en niveau d’alerte renforcé. Désormais, dans le bassin de la Charente, " le taux hebdomadaire de prélèvements est restreint à 5 % maximum du volume autorisé et une interdiction d’irriguer trois jours par semaine (mercredi, samedi et dimanche)", indique la préfecture dans son communiqué du 28 juillet.
Le nord du département, lui, fait face à une situation encore plus critique. À partir du 1er août, plus aucune irrigation ne sera autorisée dans le bassin de la Dive du Nord. "La situation de crise est le niveau maximal d’alerte fixé par le ministère. C’est la partie noire de la carte [voir ci-dessous, NDLR] , et celle-ci représente 2/3 de notre territoire, tout le nord du département", explique au micro de France Inter, la présidente du conseil départemental, Coralie Dénoues.
Pourtant, selon l’élue, la situation avait été anticipée : " Pour la quasi-intégralité du territoire, l’irrigation a été interdite depuis déjà plusieurs semaines, pour les territoires en alerte renforcée c’est uniquement en période nocturne. On appelle bien évidemment tout le monde agricole à être vigilant et c’est ce qu’ils font. Les cours d’eau sont interconnectés et nos barrages aussi donc il faut en effet une utilisation raisonnable et raisonnée sur l’intégralité de notre département."
Pour le moment, il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour l’eau potable. Par contre, pour le monde agricole, c’est bien plus préoccupant.
Coralie Dénoues, présidente du Conseil départemental des Deux-Sèvres.France Inter, le 28 juillet 2022
Car avec cette chaleur estivale combinée aux faibles précipitations, les niveaux d’eau baissent à vue d’œil. De nombreux cours d’eau sont à sec et les réserves sont à des niveaux très bas. En effet, alors que nous sommes au cœur de l’été, les deux barrages que compte le département pour l’alimenter en eau sont au niveau où ils sont habituellement en septembre.
De quoi craindre une pénurie ? "Il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour le moment, rassure Coralie Dénoues. Nous avons pris les arrêtés de restriction sur toute l’irrigation du monde agricole, nous consacrons à présent ces barrages à l’eau potable. Par contre, pour le monde agricole, c’est plus inquiétant."
Au niveau national, l’agriculture représente 45 % de la consommation nationale d’eau. Les sécheresses répétées qui s’accentuent d’année en année forcent le département à réfléchir de manière bien plus large, comme l’assure sa présidente. Si les populations ne devraient pas trop souffrir du manque d’eau, l’activité agricole, primordiale dans le département, devrait payer le prix de ce manque d’eau.