Secondigny. Les Anglais confinés mangent plus de pommes des Deux-Sèvres, les ventes à l'export s'envolent

Dans le marasme économique causé par le coronavirus, une entreprise des Deux-Sèvres tire son épingle du jeu. À Secondigny, un producteur de pommes a ainsi vu ses ventes à l'export vers le Royaume-Uni augmenter de 20 %. 
 

Alors que partout l'économie marque le pas en raison du confinement imposé par la pandémie de coronavirus, un producteur de pommes des Deux-Sèvres observe lui tout le contraire. 

Chez Pom'2 Sèvres à Secondigny, l'activité s'est sensiblement intensifiée ces dernières semaines. La cause de ce boom inattendu est à rechercher outre-Manche. "Comme nous, les Anglais sont confinés et donc ils mangent moins au restaurant et plus à la maison" explique Philippe Cantet, l'un des quatre producteurs associés de l'entreprise. Et qui dit repas à la maison, dit courses dans les commerces et notamment les grandes surfaces qui sont justement l'un des gros clients du producteur deux-sévrien.

Il y a une forte demande auprès des surpermarchés anglais qui logiquement se reportent sur nos expéditions.
- Philippe Cantet, Pom'2 Sèvres  

Les sujets de sa Gracieuse Majesté ont donc modifié leurs habitudes de consommation et cela se ressent dans les chiffres. Les ventes à l'export des Golden, Granny Smith et autres Jazz sont en forte hausse : + 20 %. 

À plein régime 

Pour faire face à cette situation exceptionnelle, l'entreprise qui emploie une quarantaine de salariés a revu son organisation du travail. Elle n'a pas recruté mais adapté les horaires. "Une équipe embauche à 7h du matin, l'autre finit à 18h30 sans interruption le midi et avec le même personnel qu'il y a deux mois" détaille Julien Girbelle, le responsable du site de Secondigny. Soit au total 11h30 d'activité par jour, sur cinq jours. 

Cela suffit pour pallier la suractivité. 
- Julien Girbelle, responsable du site de Secondigny

Et même si la récolte a été très bonne cette année et que les volumes de production sont importants, l'entreprise a décidé de limiter son offre de vente à l'étranger. "Notre priorité c'est quand même nos clients français habituels" assure Philippe Cantet. 

En clair, il devait y avoir des pommes pour tout le monde de chaque côte de la Manche. L'objectif c'est maintenant de préparer la prochaine récolte dans les vergers deux-sévriens. Il faut recruter 300 saisonnniers d'ici à la fin juin.

Reportage d'Alain Darrigrand :