Quatre militants étaient convoqués ce jeudi 27 juillet devant le tribunal de Niort pour avoir participé à la manifestation illégale de Sainte-Soline le 25 mars dernier. Un rassemblement de soutien aux "anti-bassines" s'est tenu à proximité du palais de justice.
Aucune voiture ne peut s'approcher des marches du tribunal. Des barrières de sécurité, gardées par des policiers, ont été mises en place à la mi-journée aux abords du palais de justice de Niort, car plusieurs appels au rassemblement ont été lancés, entre autres par le collectif "Bassines non merci".
Prison ferme encourue
Depuis 13h30, quatre militants anti-bassines sont jugés pour leur participation à la manifestation interdite de Sainte-Soline (79) du 25 mars dernier.
Parmi les appelés à la barre, Loïc Schneider, 27 ans, figure de l’activisme écologique, était déjà en détention provisoire. Il lui est notamment reproché sa présence à la manifestation, d’avoir tagué un véhicule et le ramassage d’un gilet de gendarmerie.
Aux questions du tribunal lui demandant de se reconnaître sur une photo d'un manifestant déguisé prise lors du rassemblement de mars dernier, il a répondu : "Vous ne saurez pas qui est le moine tant que l'on ne connaîtra pas le nom de ceux qui ont blessé Serge". (NDLR : Serge, c'est le militant qui a été le plus gravement touché lors des affrontements avec les policiers aux abords de la bassine de Sainte-Soline, et hospitalisé plusieurs mois).
Le jeune homme encourrait sept ans de prison. L’un des responsables du collectif "Bassines non merci" dénonce un traitement injustifié.
À ses côtés, trois hommes, âgés de 25, 26 et 27 ans, étaient jugés pour préparation de violences contre les personnes, de destruction ou dégradation de biens et recel de vol aggravé.
L'espoir d'une justice "équilibrée"
Parmi les manifestants mobilisés en soutien ce jeudi, était entre autres présent Julien Le Guet, le meneur de la fronde contre les retenues d'irrigation dans les Deux-Sèvres.
Il y a une vraie volonté de la part du gouvernement aujourd’hui d’être dans une démarche de répression à tout crin. Et en face de ça, il y a une résistance citoyenne qui demande justice et qui se donnera les moyens d’obtenir cette justice.
Julien Le GuetPorte-parole de Bassines non merci
Il a également, comme Loïc Schneider dans ses réponses au tribunal, fait allusion au traitement judiciaire des policiers, espérant qu'il n'y aurait pas de justice à deux vitesses.
Les policiers doivent être des justiciables au même titre que les citoyens. Et les citoyens doivent être traités avec les mêmes égards que les policiers.
Julien Le GuetPorte-parole de Bassines non merci
Des propos qui résonnent aussi avec la protestation des policiers suite à l'incarcération de l'un d'eux, travaillant à la Brigade Anti-Criminalité de Marseille, soupçonné d'avoir tabassé un jeune homme.
L'audience s'est achevée très tard dans la nuit, le tribunal a condamné Loïc Schneider à un an de prison ferme, une peine aménageable sous bracelet électronique. Son avocate a annoncé son intention de faire appel.
Autre "rendez-vous judiciaire" en lien avec Sainte-Soline, le 8 septembre, pour cinq responsables syndicaux.