Les professionnels de l'aide aux personnes âgées sont mobilisés, jeudi, pour réclamer plus de moyens humains dans les structures d'accueil pour personnes âgées. C'est le cas à Thouars, dans les Deux-Sèvres où 150 personnes sont descendues dans la rue.
Entre 150 et 200 personnes se sont rassemblées devant le théâtre de la ville de Thouars, jeudi matin, pour réclamer plus de moyens humains dans les structures d'accueil pour personnes âgées.
Le rassemblement s'est tenu à l'appel de plusieurs syndicats dont les plus visibles ce matin étaient la CGT, FO et la CFDT.
Deux mois après une première mobilisation très suivie fin janvier, le sentiment général à Thouars ce matin était que "le mouvement est en train de prendre".
Dans les Deux-Sèvres, c'est l'une des manifestations prévues ce jeudi.
Un autre rassemblement doit se tenir cet après-midi à Niort, à partir de 14h30.
Agnès Buzyn : une feuille de route globale fin mars
En ce jour de mobilisation, la "priorité" est d'augmenter les effectifs "urgemment" dans les Ehpad. C'est l'idée exprimée par l'intersyndicale appelant à la grève dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les services d'aide à domicile, les hôpitaux gériatriques et autres structures en charge du grand âge, moins de deux mois après une première mobilisation très suivie fin janvier."On ne peut plus admettre que des personnes âgées ne soient pas douchées régulièrement", que leurs repas soient expédiés, résume Mireille Stivala (CGT) au nom de neuf autres syndicats (FSU, Fédération autonome Fonction publique, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, Solidaires, Union fédérale action sociale et Unsa) et de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA).
Alors qu'un rassemblement est organisé à 13H00 sous ses fenêtres à Paris, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s'est engagée à recevoir une délégation.
Les revendications
Les revendications: meilleurs salaires et conditions de travail, abrogation de la réforme du financement des Ehpad. Et surtout un ratio d'un salarié tous personnels confondus pour un résident, contre 0,6 en moyenne actuellement.
Une demande qui serait "pratiquement" satisfaite si la proposition de doubler le ratio de soignants en quatre ans, formulée dans le rapport de deux députées, était mise en oeuvre. Soit plus de 200.000 recrutements, pour un coût de 7 à 10 milliards d'euros, selon Monique Iborra (LREM) et Caroline Fiat (LFI).
Mais la ministre a déjà fait savoir que la France n'avait "pas les moyens budgétaires" de garantir le ratio d'un pour un. La position du gouvernement est "rigide et inflexible", a réagi jeudi sur LCI le leader de FO, Jean-Claude Mailly, qui a suggéré de consacrer aux Ehpad une "partie" des recettes fiscales supplémentaires enregistrées en 2017.
Les deux députées réclament également la suspension du volet controversé de la réforme du financement des Ehpad. Outre le déblocage de 50 millions d'euros pour les structures en difficulté, Agnès Buzyn promet de "neutraliser les effets négatifs" de la mesure qui a fait "20 à 25% de perdants".
Elle n'exclut pas des "ajustements" et présentera fin mars une feuille de route globale pour la prise en charge du vieillissement.
(avec AFP)