Un rond-point à l'entrée de Parthenay (79) a été bloqué par des agriculteurs en colère après la réunion au ministère sur la nouvelle carte des zones défavorisées percevant des aides de l'Europe. Une trentaine de tracteurs a pris position sur le rond-point et du fumier a été déversé.
Les agriculteurs des Deux-Sèvres expriment leur "grande frustration" après une rencontre la veille avec des responsables du ministère de l'Agriculture sur la réforme de la carte des zones défavorisées, dont le département sera quasi-exclu."Nous n'avons eu qu'une confirmation: la quasi-sortie des Deux-Sèvres des zones défavorisées", qui donnent accès à d'importantes aides européennes, explique Alain Chabauty, président de la FDSEA 79 .
"Sur 1.137 exploitations qui bénéficiaient de ces aides dans le département, on va perdre environ 1.000 exploitants", a ajouté le responsable syndical. Seules 20 communes du Marais Poitevin demeurent de façon officielle parmi les zones aidées et peut-être deux autres zones autour d'Argenton et Airvault. Les représentants syndicaux estiment que le département va perdre environ 9 millions de subventions."C'est une grosse déception, une grosse frustration car l'Etat n'a pas réfléchi à une sortie financière pour les agriculteurs. Ils ne sont pas du tout conscients des impacts sur un département comme le nôtre", a-t-il ajouté, dénonçant "l'amateurisme" du gouvernement.
Lisier sur la préfecture et routes bloquées
Après cette réunion, les éleveurs en colère pour qui ces aides peuvent représenter pour certains la moitié des revenus, ont déversé la nuit dernière du lisier sur les grilles, la façade et la cour de la préfecture à Niort et devant le centre des impôts à Parthenay et Bressuire.Aujourd'hui, dans un mouvement spontané, une partie d'entre eux, des éleveurs de Parthenay, sont allés bloquer un rond-point de la ville.
Ils avaient occupé pendant deux jours les autoroutes A10 et A83 avant de lever les barrages avant la réunion prévue au ministère hier soir.
Une sortie trop brutale pour les éleveurs
L'Union Européenne a demandé aux états membres d'actualiser la carte des zones défavorisées (en raison du sol, du climat, de la mauvaise productivité, etc.) établie dans les années 70 pour distribuer des aides, qui bénéficient quasi-exclusivement aux éleveurs, comme dans les Deux-Sèvres, zone d'élevage bovin.
Pour accompagner cette sortie, l'Etat prévoit le versement de 80% de l'aide la première année, puis 20% la suivante.
Une méthode contestée par les syndicats agricoles qui la juge trop rapide.
Les agriculteurs des Deux-Sèvres doivent désormais décider de la suite à donner à leurs revendications."C'est trop brutal, dit Alain Chabauty, nous demandons une sortie sur au moins quatre ou cinq ans. On va faire en sorte que la France se batte à Bruxelles" pour obtenir de meilleures compensations.
A suivre : Jean-Marc Renaudeau, le président de la Chambre d'agriculture des Deux-Sèvres est l'invité de l'édition de 19h de France 3 Poitou-Charentes