Lundi 23 décembre, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont décidé de s’installer dans les locaux de la DDTM de Bastia. Les syndicats demandent que des dossiers d’aides de la PAC soient débloqués et que ces dernières leur soient versées "dans les plus brefs délais".
Ce lundi 23 décembre, une vingtaine de représentants de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de Corse se sont rassemblés dans les couloirs de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), à Bastia.
Installés dans les locaux, ils ne comptent plus en bouger avant d’avoir obtenu une réponse des autorités compétentes et une solution sur le long terme. “S’il faut passer les fêtes ici, on passera les fêtes ici, car on n’en peut plus”, clame Joseph Colombani, président de la FDSEA de Haute-Corse.
La problématique des groupements pastoraux
Selon lui, sur les 30 dossiers d’agriculteurs français dont les aides n’ont pas été régularisées dans le cadre de la PAC (Politique Agricole Commune), 26 concernent des agriculteurs corses.
“Il y a des gens qui n’ont pas perçu leurs aides depuis plusieurs années, et ces gens-là n’ont pas d’explication sur le pourquoi du comment”, affirme Joseph Colombani. Pour le syndicaliste, ce délai de traitement s’explique par "un manque de considération". “On est plusieurs à penser que les agriculteurs corses sont traités différemment”, s’emporte-t-il.
À cette problématique s’ajoute le cas particulier des groupements pastoraux installés dans le Niolu, qui, toujours selon le syndicat, ne touchent pas toutes les aides qu’ils devraient percevoir.
Une cinquantaine d’agriculteurs sont concernés par ce problème. Concrètement, les éleveurs constitués en groupement pastoraux ne peuvent déclarer l’occupation des estives que pendant six mois. Or, ils occupent en réalité le territoire une plus grande partie de l’année. Malgré l’utilisation prolongée des estives, ces surfaces ne sont pas reconnues correctement, ce qui impacte les droits à paiement de base (DPB). Ils ne touchent donc des aides que pour six mois, alors qu'ils ont des frais sur une plus longue période.
Date butoir
Une réalité qui a des conséquences directes sur le revenu des éleveurs : “On doit acheter notre fourrage, c’est un véritable manque à gagner” affirme Jean-Marie Castellani, éleveur et président de l’un des groupements pastoraux.
Si une solution n’est pas trouvée avant le 31 décembre 2024, toutes les aides non perçues lors des deux dernières années seront perdues. C’est notamment pour cette raison que la mobilisation est organisée juste avant la fin de l’année.
Sollicitée, la direction de la DDTM n’a pas souhaité répondre à nos questions.