Cinquième et dernier jour du procès à la cour d’Assises de la Gironde. Ce matin, l’avocat des parties civiles et l’avocat général se sont exprimés. Le parquet requiert l’acquittement de Jocelyn Chauveau. Le verdict est tombé dans l'après-midi, l'accusé est acquitté.
Mise à jour 16h54.
Le verdict de la cour d'assises d'appel de la Gironde vient de tomber, Jocelyn Chauveau le policier accusé a été acquitté. Il a accueilli ce verdict en larmes, alors que François Massonnaud, le père de la victime semblait abasourdi, il a d'ailleurs quitté le palais de jutice en courant sans parler aux journalistes présents.
Jocelyn Chauveau est acquitté. La cour a suivi les réquisitions du parquet et a retenu la légitime défense. C’est l’épilogue de 12 années de procédure. #Massonnaud #Poitiers #Bordeaux #justice @F3PoitouChtes
— Mary Sohier (@marysohier) 15 février 2019
« Ça ne serait pas juste qu’il soit condamné pénalement » Sans appel et après cinq jours de débats à la cour d’Assises de la Gironde, l'avocat général demande l'acquittement de Jocelyn Chauveau.
« Je ne m’interdisais pas de modifier mes positions. Mais j’ai vu en face de moi quelqu’un de calme et réfléchi. Olivier Massonnaud était potentiellement armé quand Jocelyn Chauveau a tiré », a-t-il ajouté.D’emblée, l’avocat général l’assure : « Le parquet ne couvre pas la police. » #Massonnaud @F3PoitouChtes
— Mary Sohier (@marysohier) 15 février 2019
« Le permis de tirer deviendrait le permis de tuer »
Plus tôt dans la matinée, Maître Maisonneuve, l'avocat des parties civiles, a tenté d’expliquer la position de son client. Il est revenu sur ces 12 années de procédure et sur le combat de François Massonnaud, le père de la victime. Un combat qu’il a mené seul. Pour l’avocat, la justice n’a cessé d’accabler cet homme : « On est arrivé à ordonner une expertise psychologique du père. Je n’ai jamais vu ça en 30 ans de carrière. »Après plus d’une heure de plaidoirie, l’avocat s’est retourné vers les jurés, leur assenant : « Vous devez être juges de certitude. Si vous retenez la légitime défense, le permis de tirer deviendrait le permis de tuer. »Plaidoirie de l’avocat des parties civiles : « Ils ne pouvaient pas s’imaginer que leur fils, leur père pouvait tomber sous la balle d’un fonctionnaire de police. » Affaire #Massonnaud @F3PoitouChtes pic.twitter.com/zkZZ8haXmV
— Mary Sohier (@marysohier) 15 février 2019
La thèse de la légitime défense
C'est justement le coeur du débat. Les deux avocats de la défense, Maître Patricia Coutand et Maître Patrick Lienard, ont brandi la thèse de la légitime défense dans leurs plaidoiries.Maître Patricia Coutand : « Sa décision a été de protéger son collègue. Qu'est-ce qu'il fallait faire d'autre ? Il n'a pas sa place aujourd'hui devant une cour d'Assises. »
« Qu’il ait eu un couteau ou pas, il était impossible pour le policier de le voir », assène Maître Patrick Lienard, avocat de la défense. #Massonnaud @F3PoitouChtes pic.twitter.com/9YLzYXRX5o
— Mary Sohier (@marysohier) 15 février 2019
Regardez le reportage de Mary Sohier, Alain Darrigrand et Alexandre Liegard.
Intervenants : Maître Jean-Yves Liénard, Avocat de la défense; Maître Patricia Coutand, Avocate de la défense.