L’imprimerie des timbres de Boulazac en Dordogne a émis son premier timbre le 13 juin 1970. L’usine de 28000 mètres carrés produit l’intégralité des timbres de France ainsi que d’autres territoires.
 

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Pour les esprits tatillons et les Boulazacois ce premier timbre a quelque chose de frustrant.

Il en a été tiré 20 millions d’exemplaires. C’est un diptyque. Avec d’un côté, un timbre de 40 centimes à l’effigie de la Marianne de Cheffer (*) et de l’autre une vignette représentant les armes de la ville de Périgueux. Nulle part sur ces deux petits bouts de papier gommés, il n’est mention de Boulazac.

Pourtant, c’est bien sur le territoire de Boulazac qu’est imprimée l’intégralité des timbres de France et cela depuis maintenant 50 ans.

(*) Depuis 1944, plusieurs timbres représentant Marianne, notre allégorie de la République, ont été utilisés pour affranchir le courrier courant, l’enveloppe de moins de 20 grammes. Ces différentes Marianne, dont le visuel a évolué, portent en général le nom de leur dessinateur.

De 1894 à 1970, les timbres étaient produits à Paris sur le boulevard Brune, dans le 14ème arrondissement, près de la porte de Chatillon.

Lorsque la question d’un nouvel emplacement se fit sentir, la chance du Périgord fut alors d’avoir un ministre bien placé dans le gouvernement : Yves Guéna. L’ancien combattant des Forces Françaises Libre, futur maire de Périgueux, eut l’honneur de se voir confier le portefeuille de ministre des Postes et télécommunications. Il sut faire preuve de persuasion ! Car un tel déménagement de Paris à Périgueux ne fut pas une mince affaire, mais bien une véritable aventure logistique, industrielle et humaine.

Un tiers environ des employés parisiens fit le voyage vers le Périgord. Il fallut donc recruter et former sur place. En 1970, l’ITVF, l’imprimerie des timbres et valeurs fiduciaires, représentait 700 emplois. Une vraie manne pour l’économie locale.

L’usine, toute en longueur, était alors divisée en deux pôles distincts, de part et d’autre de l’allée centrale. A droite, les imprimeurs. A gauche, le contrôle qualité réalisé essentiellement par des femmes. Des couples se sont spontanément formés autour de l’allée.

En 50 ans, l’imprimerie de Boulazac a ainsi donné naissance à quelques amours et à des milliards de timbres, avec quelques constantes et de nombreuses innovations.

Parmi les constantes, il y a le travail artisanal du timbre. Un homme ou une femme penché(e) sur un établi avec une loupe et un burin pour graver la forme qui sera ensuite démultiplier sur les rotatives. C’est ce qu’on appelle la taille-douce. Cette technique est toujours utilisée pour les timbres d’usage courants, les fameuses Marianne, ainsi que pour d’autres vignettes du programme philatélique (ceux qu’on surnomme les « beaux timbres »). Mais il existe d’autres techniques comme l’héliogravure et l’offset, avec des machines plus récentes, qui permettent de réaliser des timbres avec un plus grand nombre de couleurs et un rendu plus photographique.

Au fil du temps, l’imprimerie, qui a pris le nom de Philaposte depuis 2006, a ainsi imaginé des timbres aux formes et aux motifs toujours plus étonnants pour conquérir aussi bien les collectionneurs, que le grand public.

Alors que dans les années 60, les timbres du programme philatélique étaient une vitrine de l’histoire et de la culture française, avec une certaine austérité, au fil du temps, des motifs plus « pop », comme des personnages de bd, des motos ou des cœurs se sont répandus parmi les réalisations de l’imprimerie de Boulazac.

Parmi ces innovations étonnantes, il y a eu un timbre qui sent le chocolat en 2009 , des timbres à gratter en 2018 et aussi des timbres à personnaliser soi-même via l’application MonTimbraMoi (our tablette et smarthphone).  

Tous ces efforts, qui mobilisent et renouvellent les savoir-faire des maîtres-imprimeurs, visent à maintenir un intérêt des français pour les timbres. 

Pas évident, avec l’entrée dans l’ère numérique, les échanges de courriers physiques ont fondu et la production de timbres est passée de 4.5 milliards en 1995 à 1 milliard aujourd’hui.

Précisons toutefois que les timbres ne représentent pas toute l’activité de Philaposte. A Boulazac, on imprime aussi des documents administratifs comme des fiches d’état-civil, des passeports et même des chèques.

L’épidémie de coronavirus est venue perturber le programme des festivités de ces 50 ans de bons et loyaux services. L’usine s’est retrouvée un temps à l’arrêt à cause de quelques malades.

Mais comme on aime les anniversaires dans le monde de la philatélie, le 26 juin devrait quand même sortir un bloc de timbres en hommage à l’art de la gravure (tirage 40 000 exemplaires).

Plus tard, en automne, entre le 5 et 8 novembre, sortira en plus grosse quantité un carnet de Marianne portant la mention des 50 ans de l’imprimerie.

Si vous voulez vous tenir au courant de l'actualité du timbre en France, suivez ce lien ! Parmi les nouvelles sorties, il y a notamment un timbre à la senteur de fleur d'oranger !

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