One Voice a diffusé une vidéo tournée dans l'abattoir de la Sobeval en Dordogne pour dénoncer des cas supposés de maltraitance de veaux. L'un de ses membres a été interpellé. L'association dénonce l'absence de vidéo surveillance dans l'établissement de Boulazac.
Une nouvelle vidéo a donc été tournée dans l'abattoir de la Sobeval, à Boulazac en Dordogne. Des images ( qui peuvent choquées ) postées sur les réseaux sociaux montrent la chaîne d'abattage des veaux.
Des êtres vivants exclusivement considérés comme des pré-matières premières très rentables. Chez Sobeval, certains s'en donnent à cœur joie pour distribuer les coups... Jusqu'à leurs derniers instants, rien ne sera épargné à ces veaux. pic.twitter.com/39N5bGGdil
— One Voice (@onevoiceanimal) August 2, 2021
L'association One voice avait envoyé un enquêteur pour récolter des preuves de mauvais traitements sur les veaux. Il a été interpellé dans la nuit de samedi à dimanche et a passé 36 heures en garde à vue avant d'être libéré ce lundi matin.
Muriel Arnal, présidente et fondatrice de l’association One Voice assume son rôle de lanceur d'alerte :
Il va y avoir une procédure contre l’enquêteur, peut-être contre l’association mais nous assumons le rôle de lanceur d’alerte qui est indispensable puisqu’aujourd’hui, il n’y a toujours pas de vidéo-surveillance dans les abattoirs et, quand il y a des maltraitances sur les animaux, on laisse faire, elles ne sont pas sanctionnées.
L'enquêteur, gardé à vue, a pu recueillir des images filmées à l'insu de l'entreprise dans des conditions qui restent encore à éclaircir.
Elles montrent entre autres, la chaîne d'abattage des veaux, dont la peau, est destinée à la production de maroquinerie de luxe française.
On y voit des animaux battus, mal étourdis, parfois conscients au moment d'être égorgés. Des pratiques qui pourraient constituer un délit de la part de professionnels. L'association compte déposer plainte et lance une pétition pour la fermeture de l'abattoir. Muriel Arnal insiste :
Il faut la vidéo-surveillance. Il faut de la transparence. C’est ce que demande notre société aujourd’hui. C’est ce que demandent les gens et il faut absolument mettre des mesures en place pour que les textes de loi soient respectés et que les gens qui maltraitent les animaux soient sanctionnés.
Cet abattoir avait déjà été mis en cause pour maltraitance en 2020 par une autre association de défense des animaux, L214. Son activité avait alors été brièvement suspendue.
Interrogée sur le sujet, Sobeval n'a pas souhaité répondre à nos questions. Les 450 salariés périgourdins abattent 600 veaux par jour. C'est l'un des plus importants rendements de France.
Vidéo-surveillance dans les abattoirs : que dit la loi ?
L'article 71 de la loi EGalim prévoit dans les abattoirs, à titre expérimental et sur la base du volontariat, pour une durée de deux ans, un dispositif de contrôle par vidéo des postes de saignée et de mise à mort, visant à évaluer l'efficacité des protocoles et l'application de la réglementation du bien-être animal. Un décret du 26 avril 2019 précise les modalités de sa mise en œuvre ainsi que les conditions de son suivi et de son évaluation.
Le ministère de l'agriculture détaille l'expérimentation sur son site.