Depuis décembre 2016 on sait qu'un deuxième IRM sera implanté à Bergerac. L'unique IRM de la ville était tenu jusqu'alors par un laboratoire privé en partenariat public, à la clinique Pasteur. L'Hôpital Public voudrait récupérer les 2 IRM pour un service 24/24, ce qui n'est pas du goût du labo privé
©France 3 Périgords
Si les frontières entre la médecine publique et privée sont de plus en plus vagues, certains conflits de santé publique et d'intérêts privés sont toujours d'actualité. Témoin la polémique sur l'implantation du deuxième appareil d'Imagerie à Résonnance Magnétique accordé à la ville de Bergerac en décembre dernier par l'Agence Régionale de Santé.
L’unique IRM en service à Bergerac était utilisé jusqu'alors par un laboratoire privé, installé depuis 2004 au sein du pôle imagerie médicale de la clinique Pasteur. Un appareil géré en partenariat privé-public sous forme d'un Groupement d'Intérêt Economique (GIE). Une machine un peu vieillissante et qui ne suffisait plus aux besoins sans cesse croissants du bassin de population. Une partie des patients devait "patienter" ou bien se diriger vers Bordeaux ou Périgueux.
Problème critique, surtout en cas d'urgence. Lors d'un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) notamment, qui nécessite un diagnostic le plus rapide possible. Comment justifier alors que l'IRM de la clinique, seul des environs, ne fonctionne qu'aux heures d'ouverture, de 8h à 18h ?
C'est l'un des arguments qui a poussé l'ARS le 17 juin dernier à accorder ce second IRM à l'Hôpital Samuel Pozzi.
Reste la question de l'IRM existant. Cet IRM, public, mais exploité par un laboratoire privé, fait l'objet d'un partenariat qui arrive à échéance. Si les deux parties choisissent de reconduire ce partenariat, l'ARS exige qu'il rejoigne lui aussi l'Hôpital public de manière à former un pôle imagerie plus complet bénéficiant aux urgences de l'hôpital, avec un fonctionnement possible 24/24, chaque jour de la semaine.
Une décision tout à fait légale, l'ARS peut changer les termes du contrat tous les 5 ans. Mais l'opérateur privé est désormais obligé de se plier aux exigences de l'ARS, et la clinique va devoir s'amputer d'une partie très importante de son pôle radio et oncologie qu'elle avait créé il y a 13 ans.
Le laboratoire possède un délais de deux mois (la date butoir étant à la mi-août) pour indiquer sa volonté -ou non- de reconduire son partenariat auprès du ministre de la santé, à moins qu'il ne choisisse de proposer une autre solution.
L'Hôpital Samuel Pozzi dispose lui d'un délai de 3 ans pour réaliser cette nouvelle implantation mais elle pourrait être effective d'ici la fin de l'année prochaine.