Un quadragénaire, père de deux enfants, a été condamné à 18 mois de prison dont six ferme, mardi à Bergerac, pour avoir détenu plus de 11.000 photos pédopornographiques, après avoir été confondu par sa carte de stockage de photos, égarée, ramenée à la police par une passante.
Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions contre le salarié horticole de 41 ans de Bergerac (Dordogne), père de deux enfants, qui n'a pas fait l'objet d'un mandat de dépôt, mais a vu sa peine assortie d'une mise à l'épreuve de trois ans, d'une obligation de soins et d'une interdiction d'activité en contact avec des mineurs.
Il perd sa carte de stockage à Jurançon
C'est au détour d'une visite familiale dans le Béarn, l'été dernier, que l'homme avait égaré sa carte de stockage d'appareil photo, mêlant photos pédopornographiques et clichés personnels.Une passante l'a ramassée dans la rue à Jurançon, près de Pau, l'a visionnée espérant trouver le propriétaire, puis l'a remise à la police, qui a remonté la trace.
Onze mille photos
A son interpellation en décembre, la police a saisi à son domicile deux téléphones et un disque dur contenant notamment 11.053 photos, 16 vidéos pédopornographiques et des romans-feuilletons incestueux, téléchargés pendant cinq ans et mettant parfois en scène "des enfants de 4, 6, 8 ans", a souligné la procureure Caroline Mathon."J'ai pris conscience que c'était une mauvaise chose, je me fais suivre par une psychologue", a assuré à la barre le prévenu, qui se faisait aussi passer "par curiosité" pour une adolescente de 15 ans sur des forums internet pour engager des discussions à connotation sexuelle avec d'autres jeunes filles.
Les photos sont insoutenables
L'examen psychiatrique de l'homme, en instance de divorce, a mis en évidence "une sexualité complexe" et "un processus pulsionnel fort" tout en le jugeant "curable" et "réadaptable".
"Les photos sont insoutenables", a estimé la procureure, lançant au prévenu: "Vous alimentez ce réseau pédophile, vous l'encouragez, vous en devenez acteur."
Me Dominique Assier, pour la défense a souligné que son client, s'il a d'abord nié en garde à vue, a été "prolixe" ensuite: "Ce n'est pas habituel, la délinquance sexuelle mène à la volonté de se cacher et de relativiser les faits."