A Bergerac en Dordogne, plusieurs pharmacies mettent en place des consultations avec un médecin… via un ordinateur et une webcam. Cette solution pour contrer les déserts médicaux ne rencontre pourtant pas l'aval de la CPAM.
La promesse est belle : une consultation immédiate, sans attente ou presque. Les annonces sont affichées sur la devanture d'une pharmacie bergeracoise. Un petit détail néanmoins : le médecin qui effectue sa consultation n'est pas physiquement présent sur place. Tout se fait par écran interposé.
Auscultations au moyen d'outils connectés
Un journaliste de France 3 Périgords a testé cette téléconsultation. Après s'être installé devant la webcam et connecté avec l'aide de la pharmacienne, il est laissé seul dans la petite salle. Une sonnette est placée à sa disposition pour demander un complément de soin. Prise de tension, auscultation des oreilles ou de la gorge…La médecin généraliste consultée par le journaliste se trouve dans l'Oise, à près de 700 kilomètres de Bergerac. Le personnel de l'officine qui effectue les actes de consultation a recours à des appareils connectés. Ainsi, le médecin peut écouter le coeur ou observer "en direct" le conduit de l'oreille qui s'affiche sur l'écran.
"La télémédecine permet de déceler l'urgence, de décider de la nécessité pour le patient de se rendre aux urgences, assure le docteur Claire Bidault Lapomme. En fait, c'est l'interrogatoire qui est fondamental, la libre-parole du patient. La seule petite chose qui m'ennuie, c'est la palpation du ventre."
Déserts médicaux
Une fois la consultation effectuée, l'ordonnance est envoyée directement à la pharmacie via la même plateforme. Pour Ghislaine Laur, la propriétaire de la pharmacie, ce nouvel outil est indispensable dans les déserts médicaux."Nous avons beaucoup de gens qui renoncent aux soins parce que les médecins sont inaccessibles, explique-t-elle. Pour nous, c'est une aide. Une solution parmi d'autres…"
Réticences de la CPAM
Côté Sécurité Sociale, la méthode ne suscite pas autant d'enthousiasme."Il est bien précisé que ces consultations sont organisées dans le cadre du parcours coordonné du patient. C'est-à-dire avec le médecin traitant ou le médecin spécialiste qui suit habituellement le patient, rappelle Catherine Petraszko, directrice de la CPAM Dordogne.
En théorie, ces consultations ne devraient donc pas être remboursées, mais pour l'heure, la CPAM se montre indulgente.
Voir le reportage de France 3 Périgords