Plusieurs détonations et un incendie à Eurenco à Bergerac ont fait huit blessés, dont un grave, ce mercredi 3 août. Ce site industriel, spécialisé dans les poudres et explosifs, est classé à risque mais il n' y pas de danger pour le voisinage selon la préfecture. L'origine des explosions reste inconnue.
Les détonations ont été entendues dans toute la ville de Bergerac vers 14 heures ce mercredi 3 août sur le site Eurenco, classé à risque SEVESO, seuil haut.
Les explosions ont été suivies d'un incendie dans un bâtiment de stockage contenant environ une tonne de nitrocellulose. Le feu, maîtrisé par les sapeurs pompiers, ne progressait plus en milieu d'après-midi selon la préfecture de la Dordogne.
Le bilan est de huit blessés, des employés de l'entreprise et des intervenants extérieurs.
Une victime, en urgence absolue, a été évacuée sur le CHU de Bordeaux. Ces jours n'étaient plus en danger ce jeudi 4 août.
Sept blessés en urgence relative ont été pris en charge dans les centres hospitaliers de Bergerac et de Périgueux
35 personnes, également présentes sur le site au moment de l'incident, ont été incommodées.
A l'Assemblée nationale, le gouvernement a fait part ce mercredi de sa "solidarité avec les victimes et leurs proches", par la voix du ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure
"On a crû que c'était des bangs d'avions militaires"
Stéphane habite à 500 mètres du site Eurenco à Bergerac. Au moment de l'explosion dans l'usine, il a crû au passage d'avions supersoniques de l'Armée, habitués à survoler la zone.
Il était 13h50 quand on a entendu trois explosions très fortes, coup sur coup : toute la maison a tremblé
Stéphane, voisin du site industriel Eurenco à Bergerac
"On ne nous a pas demandé d'évacuer. De toute manière, cela fait cinq ans que j'habite ici, et jamais on nous a informé sur la procédure à suivre en cas d'incident", ajoute Stéphane qui regarde le ballet des hélicoptères d'intervention au-dessus de son quartier.
Mon beau-frère travaille sur le site Eurenco. Il était en repos mais il est parti en renfort auprès de son équipe.
Stéphane, voisin de l'usine Eurenco à Bergerac
Origine indéterminée
Une soixantaine de sapeurs pompiers ont été mobilisés sur le site, ainsi que deux hélicoptères et une vingtaine de policiers pour sécuriser la zone évacuée. L'explosion, dont l'origine est indéterminée, a eu lieu dans un bâtiment de stockage de nitrocellulose de l'entreprise Manuco, filiale d'Eurenco, leader européen dans le domaine des poudres et explosifs selon leur site internet.
"Pas de pollution de la rivière Dordogne"
Selon la préfecture de la Dordogne, ces explosions dans ce site SEVESO n'ont pas eu d'impact à l'extérieur du site.
Les fumées de l'incendie se sont déplacées sur la rivière Dordogne, sans toucher directement les zones habitées. Ces fumées "ne présentent pas de dangerosité particulière pour la santé humaine, animale et l’environnement", selon un communiqué paru en début de soirée.
Les eaux utilisées par les sapeurs pompiers pour éteindre le sinistre sont stockées dans des bassins spéciaux de rétention et n'ont pas pollué la rivière, ajoute le sous-préfet de Bergerac Jean-Charles Jobart.
Une enquête est ouverte pour blessures involontaires dans le cadre du travail par le Parquet de Périgueux, ainsi qu'une enquête interne de l'entreprise..
Elles devront déterminer l'origine des explosions et les éventuels responsabilités ou dysfonctionnements sur le site en maintenance au moment de l'incident.