Le chantier du parc photovoltaïque est à l’arrêt. Il a été déserté par une partie de ses employés qui attendent depuis deux mois d’être payés. Derrière cette situation, une cascade de sous-traitance dénoncée par la CGT.
Depuis une semaine huit travailleurs venus d’Espagne, en charge de monter les structures de ce parc photovoltaïque, ont cessé le travail. Leur employeur la société espagnole Andex ne donne plus signe de vie. Espagnols, Sahraouis, Boliviens, Nicaraguayens, Honduriens ou Colombiens, ils font partie des 21 salariés étrangers travaillant sur le chantier de Saint-Quentin-du-Dropt non loin de là dans le Lot-et-Garonne.
Les travaux ont commencé le 5 mai, mais cela fait deux mois qu’ils ne sont pas payés. Jusque-là ils logeaient dans un hôtel de Bergerac. Mais sans salaire, ils sont désormais livrés à eux-mêmes sans argent pour se nourrir ni se loger.
« Chaque jour qu’on passe ici est une souffrance », se désole Jose Manuel Rodriguez Vallejo, employé sur le chantier. « Mentalement c’est trop dur de rester ici. On est presque à court d’argent on demande juste le salaire qui nous est dû. Rien de plus. Dès qu’on aura l’argent sur notre compte en banque on partira ».
Andex est sous-traitante d’une entreprise espagnole (Axial) qui travaille elle-même pour Eiffage, un des plus gros groupes de construction en France. La direction d’Eiffage n’a pas souhaité répondre à nos questions. La CGT dénonce aujourd’hui ce système de sous-traitance en cascade et tente d’aider comme elle peut les huit salariés.
« C’est toute l’organisation sociale d’une société libérale qui est à remettre en question, puisque in fine personne ne prend de risque », rage Luc Cadillon, défenseur syndical à la CGT Dordogne. « Et c’est toujours celui qui est en bas qui prend les risques. C’est de ca dont il s’agit : les dividendes pour Eiffage, et la misère pour les salariés ».
Corsica Sole, le porteur du projet, s’est engagé à ce que la situation des huit travailleurs soit régularisée au plus vite.