C'est une visite qui scelle le retour de Bergerac à son passé de ville manufacturière pour l'armée. En posant la première pierre d'une nouvelle usine de poudre sur le site Eurenco, le président Macron redonne une impulsion économique très forte à la cité périgourdine de la poudre.
C’est un savoir-faire bergeracois qui se retrouve exploité. Depuis deux ans déjà, les lignes de production de l'usine de poudre Eurenco tournent à plein régime. Avec la création de 15 nouveaux bâtiments pour un investissement de 500 millions d'euros, la production devrait plus que doubler à nouveau.
150 000 obus par an
La principale activité des ateliers d'Eurenco à Bergerac est la réalisation de propulseur de munitions. Ceux-ci sont, plus spécifiquement, les obus qui équipent les canons Caesar, fleurons de l'armée de terre française et tirés sur le front ukrainien.
Sous la conduite du chef d'atelier, le Président Macron, en visite sur le site ce 11 avril, a pu suivre les étapes de la chaîne de production de ces obus de 155 mm.
"Une fois que nous avons réalisé le corps, le couvercle et le tube, nous allons la remplir de poudre la charge modulaire, assembler et la peindre avant de la livrer," explique le responsable de la chaîne, avant de préciser que chaque munition peut être équipée de 4 à 6 charges modulaires, selon l'expertise de l'artificier.
"Je suis content qu’on puisse recréer de l’emploi à Bergerac"
Avec près de 500 millions d'investissements et plus de 400 emplois à la clé, cette nouvelle usine est une aubaine pour Bergerac. "Je suis content qu’on puisse recréer de l’emploi à Bergerac" , s'est ému le chef de l'État devant les ouvriers de la manufacture.
Avant de préciser concernant l'économie de guerre : "ma conviction est que c’est une réalité de la géopolitique dans laquelle nous allons vivre durablement".
Cette économie de guerre, elle est concrète, elle se fait vite, elle se fait fort et dans la durée.
Emmanuel MacronEn visite à Eurenco
" Elle permet de relocaliser, d’accroître notre production et de créer des emplois" a poursuivi le président, qui a s'est ensuite adressé à l'ensemble des salariés : "merci à tous pour votre mobilisation."
Le chef de l'État a tenu à saluer le savoir-faire bergeracois. "La relocalisation des poudres qui avaient été abandonnées est une formidable métaphore de ce qu’on veut pour notre industrie."
Cette usine permettra de relocaliser la production de ces propulseurs à Bergerac. Actuellement, c'est un site Eurenco suédois qui en assure la charge.
15 bâtiments en ordre de marche au 1er janvier 2025
Le directeur du site s'amuse de la réitération du nombre 15 : "vous savez, ici, on aime le rugby". Car bientôt ce seront 15 bâtiments qui sortiront de terre sur ces 15 hectares afin d'accueillir les nouveaux ateliers. Il annonce que le nombre de 400 personnes mobilisées sur ce projet devrait être atteint dès cet été.
Parmi ces bâtiments, quatre seront spécifiquement dédiés à la transformation des matières premières dans le but de réaliser la poudre, "qui sortira dans un grand spaghetti qui se fera découper pour obtenir les fameux grains que vous avez dans la charge modulaire", précise une responsable du projet au chef de l'État.
L'entreprise bergeracoise devrait employer 500 salariés dès l'année prochaine. Emmanuel Macron a fini sa visite en s'adressant directement aux ouvriers "Vous pouvez être fiers !"