Emmanuel Macron se rendra jeudi 11 avril dans l'usine d'Eurenco à Bergerac, pour y évoquer les thématiques de l'économie de guerre et la souveraineté française en matière de défense. Le président de la République visitera les locaux, avant de poser la première pierre de la future usine de poudre.
Après le ministre des Armées Sébastien Lecornu, mardi 26 mars, c'est Emmanuel Macron qui se rendra en Dordogne, jeudi 11 avril, pour visiter l'usine du poudrier Eurenco. Le chef de l'Etat se rendra à Bergerac pour évoquer les thématiques de l'économie de guerre et de la souveraineté industrielle de la France.
Un site "à la convergence de plusieurs chantiers nationaux"
Le site bergeracois Eurenco, leader européen dans les explosifs, propulseurs et combustibles militaires, n'a pas été choisi au hasard. "C'est un site emblématique, à la convergence de plusieurs chantiers nationaux : la réindustrialisation, l'économie de guerre, l'effort d'armement de la France en soutien à l'Ukraine, mais aussi la relocalisation en France de la production de poudre", explique-t-on à l'Elysée.
Eurenco va en effet relocaliser la production de poudre sur son site périgourdin, avec une nouvelle usine qui verra le jour en 2025. La poudre rentre dans la fabrication des charges modulaires, qui servent à propulser des obus, comme ceux des canons Caesar livrés à l'Ukraine. Créée en 1915, l'usine de Bergerac avait cessé de produire de la poudre en 2007.
Grâce à Eurenco, nous avons gardé un certain nombre de compétences en France. Cette relocalisation de la poudre, une ressource critique pour l'Europe, est un chantier de souveraineté nationale.
Elysée
Le président de la République visitera d'abord les lignes de production existantes, et échangera avec des employés et de potentiels futurs employés, avant de se rendre sur le chantier de la nouvelle usine et d'en poser la première pierre.
Séance de travail avec des industriels
Emmanuel Macron prendra ensuite part à une séance de travail privée, avec des PDG d'industries d'armement françaises, afin de "faire le point sur l'état d'avancement des entreprises sur l'économie de guerre, et évoquer la suite des transformations à adopter dans le contexte géostratégique" actuel.
Les industriels et le chef de l'Etat s'étaient réunis il y a un peu plus d'un an, le 28 mars 2023, pour une réunion de travail de ce type. "Un an après, il était temps de le faire à nouveau. Le président poursuit le travail avec ses ministres sur le chantier de l'économie de guerre", détaille l'Elysée.
L'économie de guerre, c'est produire plus, plus rapidement.
Elysée
Eurenco a, de son côté, "déjà commencé à augmenter ses capacités de production" selon l'Elysée, en raison de la "forte demande pour la poudre et les explosifs", liée notamment à la guerre en Ukraine. "La production de leurs trois sites en Europe va être augmentée. À Bergerac, on produira 1,2 million de charges modulaires en 2026, contre 500 000 actuellement. L'augmentation des capacités de production est une très bonne nouvelle", précise l'Elysée.
L'augmentation de la production nécessite enfin un recrutement conséquent. En 2022, avant le début de la guerre en Ukraine, Eurenco employait 200 personnes sur son site de Bergerac. "Actuellement, nous sommes à mi-chemin des recrutements, avec un peu plus de 300 employés" en Dordogne, selon l'Elysée. À terme, les usines périgourdines emploieront 450 personnes, qui participeront activement à l'économie de guerre française.