En grève depuis le 20 juin, le personnel soignant de Bergerac s'inquiète de la fermeture des urgences de nuit de l'hôpital voisin de Sainte-Foy-la-Grande pendant tout le mois d'août. Il craint un pic d'activité et réclame des créations de poste.
Ils redoutent d'arriver à saturation. Depuis le 1er août et jusqu'au 31, l'hôpital de Sainte-Foy-la-Grande, dans le nord Gironde, a fermé son service d'urgence entre 18 h30 et 8h30. Les patients ayant besoin de soins dans ces horaires de nuit se redirigent donc vers l'hôpital de Bergerac, en Dordogne, à une grosse vingtaine de kilomètres.
Dans l'hôpital périgourdin, le personnel soignant est déjà en grève depuis bientôt deux mois. Mobilisés depuis le 20 juin, les urgentistes dénoncent des conditions de travail difficiles et réclament des créations de poste.
Inquiétude sur le SMUR
Pour ces derniers, cet afflux de patients n'augure rien de bon. La plus grosse source d'inquiétude repose sur les sorties du SMUR, le Service mobile d'urgence et de réanimation, appelé à sortir plus souvent et, de fait, sur des distances plus longues.Or chaque sortie du SMUR implique le déplacement d'un(e) infirmière(e) sur le terrain, un personnel qui devient indisponible dans le service d'urgence de l'hôpital.
"Pour l'instant nous arrivons à absorber le flux, assure Pascale Slagmolen, déléguée syndicale UNSA Mais notre crainte c'est un gros pic d'activité et des temps d'attente en augmentation, avec un risque de tensions dans les salles d'attente".
"A flux tendu"
"La difficulté c'est qu'on est à flux tendu dans tous les services de l'hôpital, donc on ne peut pas être aidés par d'autres services". Le personnel réclame la création d'un poste d'infirmièr(e) et d'un(e) aide-soignant(e).Une embauche en septembre
De son côté, la direction de l'hôpital assure avoir prévu l'embauche d'une infirmière de nuit au mois de septembre. Elle affirme également que le nombre de patients est moins élevé en cette période l'année, et donne ses chiffres : 70 patients par jour au mois d'août contre 80 en temps normal."Le ressenti des personnels n'est pas forcément lié au nombre de passage. On peut avoir peu de passages avec des patients multi pathologiques qui demandent plus de soins d'examens et de temps", rétorque Pascale Slagmolen.
Une pétition de soutien au service des urgences de Bergerac a déjà recueilli plus de 4 000 signatures.