La technique est habituellement utilisée dans les grands centres des métropoles. À Saint-Médard de Mussidan en Dordogne, le centre de rééducation s'est, lui aussi, équipé de réalité virtuelle pour faire progresser ses patients âgés. Les résultats sont sensibles
La moitié de son visage masqué par son casque futuriste, les écouteurs rivés sur les oreilles, Christine tranche des oranges virtuelles en suspension comme un véritable Samurai. Même si elle a l'air de s'amuser beaucoup, cela fait partie de son traitement. C'est une des patientes du Centre de soins médicaux et de réadaptation du château de Bassy, à Saint-Médard de Mussidan en Dordogne.
On oublie sa douleur
Spécialisé dans la prise en charge des affections de la personne âgée polypathologique dépendante ou à risque de dépendance, le château de Bassy s'est doté de ce nouvel appareil afin d'aider les patients à obtenir de meilleurs résultats en rééducation. " C'est différent parce qu'on se projette dans la virtualité. Le reste, on le fait naturellement !", explique la patiente, visiblement ravie de ses exploits virtuels. "Ce qui est important, c'est qu'on oublie, dans le temps, sa douleur."
Réalité virtuelle, progrès réels
Contrôle musculaire, proprioception, coordination, renforcement musculaire, réflexes, l'appareil permet toute une gamme d'exercices adaptés aux besoins. L'appareil ne se suffit pas à lui-même, explique Marc Bonneau, enseignant d'activité physique adaptée. "C'est toujours complété par de la rééducation classique. Après nous, on sait que par rapport à des patients qui n'ont pas fait de réalité virtuelle, et depuis qu'on a la réalité virtuelle, on a pu voir des progrès quand même assez signifiants, notamment au niveau de l'équilibre".
Virtualité démocratisée
L'intérêt, c'est de pouvoir offrir aux patients de Dordogne un dispositif médical qu'on va trouver en fait dans les grandes villes.
Cécile Avril, responsable du plateau technique
La technique n'est pas réellement récente, mais elle n'équipait jusque-là que les centres de soin les mieux pourvus. "On a beaucoup de centres de rééducation spécialisés en neurologie, en traumatologie, les dos opérés, où on va avoir du matériel haute technologie et on ne les a pas forcément sur des petits centres de rééducation qui vont accueillir un public un petit peu plus âgé", explique Cécile Avril, responsable du plateau technique.
Casque pour tous, casque pour tout
En dehors de la rééducation physique, les casques de réalité virtuelle font de plus en plus souvent partie de l'arsenal non médicamenteux à disposition des professionnels. Ils aident par exemple à combattre les effets des maladies dégénératives telles qu'Alzheimer ou Parkinson. Certains centres les utilisent pour immerger les patients dans un milieu sonore et visuel dans le but de traiter les troubles de l'anxiété et la douleur, stimuler le bien-être et les fonctions cognitives.
Voyage au-delà du réel
Ces casques peuvent permettre aussi aux futurs patients, avant transfert, de découvrir leur nouvel établissement. Dans certains Ehpad enfin, on utilise la réalité virtuelle pour offrir aux résidents une promenade sur une plage, la visite du Mont Saint-Michel, un petit tour en gondole à Venise ou un saut en parachute. Moins cher, plus facile et surtout beaucoup moins dangereux que la réalité tout court.