"Tous les ans, on a un aléa climatique." La détresse des viticulteurs, frappés par un orage de grêle en Dordogne

De violents orages de grêle ont frappé la Dordogne ce dimanche après-midi. Une tornade a même été observée dans le bergeracois. Les vignes sont particulièrement touchées.

L'épisode avait été annoncé par Météo France, qui avait placé les cinq départements d'Aquitaine en vigilance jaune ce dimanche après midi pour risque d'orage violent. Au lendemain de l'orage de grêle qui a touché la Dordogne, l'heure est au bilan.

À Mouleydié, une tornade a fait d'importants dégâts. Des arbres sont  à terre. L'un d'eux est tombé sur une voiture heureusement inoccupée au moment de sa chute.  Sur ces images publiées sur le réseau social X, on voit le phénomène météorologique se former. Les agents de la Ville s'attellent à déblayer les routes.

L'astreinte a tourné toute la nuit. Et ce matin on pare au plus urgent.

Damine Conseil

Chef de secteur

"Je n'avais jamais vu ça"

L'événement climatique avait beau avoir été annoncé il a tout de même surpris par son intensité. Plusieurs dizaines de personnes étaient réunies à la salle des fêtes pour un loto. Parmi eux Colette Vidal et Pierre Duchamp. "Tout le monde a eu peur", raconte le retraité. "Il y en a même qui ont voulu se mettre sous les tables". Colette n'en revient toujours pas. "Moi j'avais jamais vu ça. Oui des arbres qui tombent dans les bois. Mais pas une tornade comme cela". 

Cela fiche la panique. Une grande frayeur, mais personne n'a été blessé.

Colette Vidal

Témoin de la tornade

"On a 100 % de perte"

Pour les agriculteurs du secteur, le bilan est lourd. "Ça s'est joué en 5 ou 6 minutes", raconte Laurence Métifet viticultrice à Pomport. "Ça a été très très vite. Les nuages sont montés... et franchement, on ne pensait pas avoir autant de dégâts. C'est une fois sur place qu'on a pu constater . Dans ses rangs de vignes, plus aucune grappe de raisin. Les branches ont été amputées de moitié. On a un domaine de 66 hectares qui est en agriculture biologique depuis 2017. Là, on a 45 hectares d'un seul tenant où on a 100% de perte. Donc il y a effectivement l'impact sur la récolte qui va avoir lieu sur la récolte à venir".

C'est surtout qu'il va y avoir une année ou deux où cela va être difficile.

Laurence Métivet

Viticultrice

Il va maintenant falloir réparer et préparer la vigne. Mais comment le faire quand elles sont si abîmées ? "On ne sait pas sur quoi on va tailler, poursuit Laurence Métivet. On va faire comme en 2017, où on s'était servi de la vieille latte. Mais c'est comme si cela avait déjà été taillé pour l'année prochaine. Sauf que cela ne sera pas du tout la même quantité et qualité". 

"Tous les ans, on a un aléa climatique"

La viticultrice et son mari ont racheté ce domaine familial en 2017. "Tous les ans, on a un aléa climatique : que ce soit le gel, la grêle, la sécheresse", se désole-t-elle. "Après, on a été impacté par le mildiou parce qu’on est en agriculture biologique. Mais il n'y a plus de saison. C'est très compliqué. On était déjà en train de réflechir à ce qu'on allait faire et là franchement, c'est le coup de massue. Et on ne se projette pas du tout. 

On va voir si les banques et certains organismes nous suivent. Mais si ce n'est pas le cas, je pense que le domaine va avoir du mal à perdurer.

Laurence Métivet

Viticultrice

Dimanche, 600 foyers ont été privés d'électricité. Ce lundi matin tout était revenu à la normale.