Marina Huot, 37 ans ne rêve que d'une chose : pouvoir vivre avec la petite Maddy, 9 mois, dont elle s'est vu confier la charge par la justice sénégalaise en février dernier. Malheureusement, la France ne lui accorde pas de visa pour l'enfant qui vit dans un logement insalubre de Dakar.
Depuis longtemps, Marina Huot, 37 ans envisage d'adopter un enfant. Elle entreprend donc les démarches auprès des services du conseil départemental de Dordogne en vue d'obtenir un agrément. Dans ses démarches, la jeune femme a précisé qu'elle avait des attaches au Sénégal où elle mène depuis quelques temps des opérations humanitaires.
Un agrément limité
Dans l'agrément d'adoption délivré le 16 avril 2015 , il est précisé qu'elle ne pourra adopter qu'un enfant de 0 à 4 ans, sans handicap, ni besoin spécifique et originaire du Sénégal. La joie n'est que de courte durée pour la jeune femme, car dans un courrier daté du 13 mai 2015, les services du Pôle Aide Sociale à l'enfance signifie à Marina Huot que les adoptions au Sénégal sont suspendues depuis 2011.
Un nouveau né abandonné.
Marina ne se décourage pas pour autant et quand en août dernier, elle reçoit un coup de téléphone de la pouponnière de Dakar où un nouveau-né vient d'être abandonné, elle entreprend les démarches necessaires auprès des différentes instances du pays. Elle lance une procédure d'adoption simple et passé le délai de rétractation d'une durée de trois mois se voit reconnaître par le tribunal pour enfant de Dakar comme la tutrice légale de la petite Maddy Coumba.
Pas de visa pour la France
Une fois ces démarches effectuées, Marina Huot espère bien pouvoir ramener l'enfant chez elle à Bergerac, mais elle va se heurter à un refus de visa. Comprenant que la situation du Sénégal par rapport à l'adoption internationale peut être un problème et en attendant la levée de cette suspension, la jeune femme demande donc un simple visa touristique. Refusé aussi !
"Le consulat nous a indiqué qu'il ne pouvait pas nous délivrer de visa car il n'avait aucune garantie à son expiration que l'enfant puisse être ramené dans son pays d'origine" soupire Marina.
Urgence sanitaire
Démunie, la jeune maman de Maddy,a pris une avocate afin de se battre sur tous les fronts. Elle a obtenu un rendez-vous au ministère des affaires étrangères mais qui n'a rien donné. Elle ne peut multiplier les voyages à Dakar pour des raisons financières mais ce qui l'inquiète surtout c'est la santé de la petite Maddy. La fillette vit chez une nourrice dans un immeuble, sans portes ni fenêtres, d'un quartier délabré de la capitale sénégalaise."Nous entrons dans la période d'hivernage avec un fort risque d'attraper le paludisme, la vie de ma petite Maddy est en jeu !"
s'écrie Marina.
Désespérée, la jeune femme a écrit la semaine dernière à François Hollande. La réponse ne s'est pas faite attendre, une formule laconique a tué tous ses espoirs : "il n'appartient pas à la Présidence de la République d'intervenir auprès des services consulaires".
Déterminée, Marina Huot continue avec sa mère Bernadette et son avocate à se battre. Elle sait déja que le combat sera long.