Jean Bousquet et Dominique Bousquet, cousins germains, vont s’affronter pour la conquête de la ville de Terrasson. L’un est le successeur désigné par le maire sortant. L’autre, déjà maire à Thenon, voudrait diriger maintenant la ville centre de la communauté de communes dont il est le président.
Ce face à face, qui pourrait n’être qu’anecdotique et familial, révèle une situation originale. Un maire, qui veut quitter sa commune pour se faire élire dans une autre ville.
Dominique Bousquet est en effet maire de Thenon, 1300 habitants, depuis 1983 (une élection remportée alors contre une équipe socialiste).
En 2020, cet élu du parti Les Républicains, par ailleurs conseiller départemental, souhaiterait devenir maire de Terrasson, ville distante de 20 kilomètres de Thenon et affichant une population de 6000 habitants.
Cette ambition de conquête d’un nouveau siège de maire est peut-être liée à la nouvelle organisation des collectivités locales en grandes communautés de communes.
Attention, ça va être technique, et il va y avoir un peu de redondance dans les mots.
Depuis 2014, Thenon s’est retrouvée incluse dans la communauté de communes du Terrassonnais en Périgord Noir Thenon Hautefort. Un ensemble qui regroupe 36 communes et 22 500 habitants et qui est née de la fusion de trois communautés de communes.
Or c’est Dominique Bousquet qui est le président de cette structure. Voyez comment il présente lui-même son projet de candidature :
« Depuis 2014, je suis président de la communauté de communes, ce qui m’amené à travailler sur les dossiers du terrassonnais. En ce moment on est en train de lancer les travaux de la station d’épuration, un gros dossier à 4,5 millions d’euros, y a la maison de retraite, y a tout l’assainissement, toute la politique économique… En travaillant sur ces dossiers, j’ai eu envie de m’en occuper un peu plus. »
Présenté ainsi, cela parait naturel. Problème, le maire sortant de Terrasson, Pierre Delmon (SE), un industriel, n’est pas prêt de lui dérouler le tapis rouge.
Les deux hommes ont en commun d’être de fervents gaullistes. Cela aurait pu les rapprocher. Mais Pierre Delmon, qui à 83 ans, veut prendre un peu de recul, a demandé à Jean Bousquet, un de ses fidèles adjoints d’être tête de liste. Jean, le cousin de Dominique.
« Ca fait un certain nombre d’années que je suis avec monsieur Delmon. Nous avons été élus en 1989 et je suis toujours avec lui », nous explique Jean. J’ai toujours été adjoint. Je peux dire que c’est mon mentor. J’ai beaucoup appris à ses côtés. J’ai la chance d’avoir participé à tous les investissements qui ont permis la transformation de Terrasson. »
Candidat à la succession, sur une liste où figurera quand même Pierre Delmon, Jean Bousquet s’inscrit dans la continuité, avec sobriété sans en rajouter sur sa légitimité.
Interrogé sur la candidature de son cousin, il nous répond : « C’est une démocratie, tout le monde peut se présenter, il y a aucun problème de ce côté-là. Il a été maire pendant longtemps de Thenon. C’est très bien. Il a peut-être des ambitions sur Terrasson, c’est son choix. Je n’en dirais pas plus. »
Pour le journaliste avide d’un scenario à la Dallas, c’est un peu la déception. Pas un début de petite phrase fielleuse d’un côté comme de l’autre.
« Y a pas de problème, faut pas tout mélanger », nous assure Dominique Bousquet.
Pas de querelle de famille, devant notre caméra. A les en croire, la politique c’est une chose, les cousinades c’en est une autre.
Il n’empêche… les fêtes de fins d’année approchant on serait curieux d’être une petite souris à la table des Bousquet.
Pour être juste sur ce dossier. Précisons que l’élection à Terrasson ne se limitera pas à un face à face entre Bousquet. Il y aura une troisième liste portée par la socialiste Régine Anglard, conseillère municipale d’opposition et vice-présidente du département.
(Pour rappel. En 2014, Pierre Delmon avait été élu avec 73% des voix face à la liste d’union de la gauche de Francis Valade).