Déjà 2 ans de travaux dans la commune périphérique de Périgueux, et ce n'est qu'un début ! La ville de 7500 habitants profite de l'aide de l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine pour tout remettre à neuf et créer un véritable "parc urbain habité".
C'est un chantier qui dure, qui dure... mais pour la bonne cause. Salubrité, esthétique, économie d'énergie, cadre de vie, l'opération "Chamiers cœur de ville 2025" porte sur l'habitat collectif comme sur les logements individuels et les équipements communs.
Le but, un vaste programme de rénovation urbaine une "métamorphose sans précédent depuis l'édification du quartier dans les années 50" peut-on lire sur le site de la municipalité. L'opération a décroché en mai 2019 le soutien de l'Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU). Il aura fallu trois ans d'études, de concertation et des mois de travail acharné à l'ancienne municipalité de Jean-Pierre Roussarie pour décrocher le précieux partenariat. Au final, le programme à plus de 48 millions d’euros pour la rénovation du bas-Chamiers a pu débuter en juillet 2019.
Un "parc urbain habité"
Quitte à rénover, autant se projeter dans l'avenir, en respectant plusieurs objectifs. Tout d'abord désenclaver ce quartier périphérique "au bout de Périgueux" que l'on traverse plus volontiers que l'on visite. Pour cela, il s'agit de rendre l'offre de logements attractive, accompagnée d'espaces publics, d'équipements et de services cohérents. Pour ne pas rester quartier-dortoir, le projet s'attache à développer les transports, l'économie et l'emploi. Le projet doit également entamer d'importants travaux de rénovation sur l'image de la ville, afin que le bas-Chamiers s'affiche fièrement comme une cité à part entière.
Habitat : de la chaudière à l'interphone
Les immeubles font peau neuve, littéralement, avec une deuxième peau isolante et décorative qui vient les envelopper. Chaudières changées, entrées sécurisées, structures adaptées au vieillissement et au handicap, isolation phonique, stationnements : 150 logements vont se remettre aux normes, devenir moins énergivores et plus confortables.
Social, médico-social et socio-culturel au Pôle
Service d'accompagnement social, animation culturelle, médico-social, centre communal d'action sociale, maison de quartier, Coulounieix-Chamiers veut rendre plus visible et accessible le social via un Pôle des solidarités. Entre nouvelles constructions et rénovation, la totalité des travaux doit s'achever en septembre 2022 et 4 Millions d'€uros y sont consacrés. Aux alentours, le quartier sera également entièrement repensé sur le triangle Tananarive / avenue De-Gaulle / avenue De-Lattre-de-Tassigny en privilégiant les voies douces et les espaces publics paysagers.
Bouleversement... en douceur !
Un déménagement, ou un changement radical de cadre, c'est comme un deuil. Tous les psychothérapeutes vous le diront. À minima, c'est un gros bouleversement. Et ce quartier, les habitants l'aiment, ils ne veulent pas le quitter, et doivent se résoudre à le voir se métamorphoser. Alors, initiative aussi innovante qu'intéressante, cette dimension a été prise en compte. Des référents en charge d'organiser des "chantiers apaisés", un accompagnement artistique au déménagement, des ateliers participatifs de vie quotidienne orientés solution, des ateliers de bricolage solidaire (pour apprendre ou se perfectionner gratuitement et avec des professionnels pour tous types de travaux basiques), et même une "outilthèque" de prêt gratuit d'outils de rénovation, voilà quelques-unes des nouvelles pistes ingénieuses explorées pour accompagner ce changement de cadre en douceur pour les habitants. On est loin du dynamitage de barres d'immeuble et du relogement arbitraire.
Logements sociaux
20 premiers logements sociaux sont prévus sur le site Jean Moulin, collectifs ou maisons individuelles, certains adaptés au handicap, ou avec jardin, garage. Parallèlement, les 200 logements des résidences Eter et C devenus inadaptés vont être déconstruits en douceur pour libérer de l'espace foncier, le volet habitat à 7 M d'€uros devrait s'échelonner jusqu'en 2023.
Côté portefeuille
Le projet global s’élève à plus de 48 Millions d'€uros. C'est 4 fois le budget municipal annuel ! Coquette somme sur laquelle 32 M€ sont consacrés à l'habitat, 11 M€ à l'équipements et les espaces publics, 4 M€ à l'économie et aux emplois, le Million restant allant à l'ingénierie et l'accompagnement du projet.
Les généreux financiers sont respectivement l’Office Public de l’Habitat Grand Périgueux Habitat qui finance 38% du projet, l’État qui finance 31% du projet (au titre de l’ANRU et du droit commun), les collectivités locales qui rassemblent 26% de l’investissement, et divers autres partenaires à hauteur de 7%, dont l’Union Européenne ou encore Epareca (Établissement Public national d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux).
Location de box pour artisans boulevard Jean Moulin
Le Pôle artisanal Cap'artisans, ce seront 12 box modulables en bureau ou en ateliers sur 1500 m2 offerts à la location pour les artisans qui s'engageront à travailler en lien étroit avec les habitants (ateliers découverte, stages, contrats d'apprentissage, etc.). Pour remplir ces box d'artisans motivés, les tarifs seront attractifs : 50 €uros par m2 et par an. Les box doivent être prêts début 2022.
Cultiver la ferme dans la ville
Le projet Boucle Fert'Isle lance des appels à candidature pour développer ses "quartiers fertiles". Des études sont lancées autour d'un projet de ferme urbaine au Gour de l'Arche et d'une micro-ferme urbaine à Bas-Chamiers, et deux espaces seront dédiés à des projets expérimentaux participatifs quartier Auriol et à une "nurserie maraîchère" à Bas-Chamiers.
Le Sîlot, un réservoir connecté des cultures urbaines à 10 M€
En marge de ces projets, celui ambitieux du Grand Périgueux, le Sîlot. Conçu avec un collectif d’associations locales, il est censé devenir en 2022 un "lieu de partage et d'apprentissage intergénérationnel et connecté tourné vers les cultures urbaines". Un peu conceptuel dit comme ça, mais le futur pôle se veut très concret. Installé sur la friche de l’ancien camp américain en bord de rivière, à proximité du Quartier d'Affaires du Grand Périgueux et de la Digital Valley, il sera relié à la Voie Verte par deux nouvelles passerelles vers le Toulon et le Gour de l’Arche. Un grand parc de loisirs et d’activités en bord de rivière dédié aux nouvelles pratiques numériques, aux innovations durables et aux cultures urbaines, tout à la fois lieu de concert, d'activités artistiques, de travail collaboratif, pépinière d'entreprises innovantes et bien d'autres choses encore.
Pour sa réalisation, 10 M d'€uros seront financés par plusieurs partenaires : le Grand Périgueux à hauteur de 30 %, le reste étant obligeamment payé par l'État, la Région, l'Union Européenne, le Département, et la CAF de Dordogne.
Plus d'information sur le site de la Mairie