La Toussaint, période privilégiée pour accorder de l'attention à nos défunts, est aussi l'occasion de préparer ou remettre en état les monuments funéraires. Une période d'activité saisonnière redoublée dans les marbreries. Illustration dans le Sud-Est de la Dordogne, à Saint-Cyprien
Les matériaux les plus utilisés pour édifier les monuments funéraires en dehors de parties bétonnées sont des pierres naturelles, qu'il s'agisse de granit, de marbre ou d'un autre type de pierre comme le comblanchien dont l'aspect est proche du marbre.
Le granit, roche dure et compacte aux multiples couleurs, est principalement constitué de quartz. Extrêmement durable, de couleurs très diverses, il peut venir de France (gris du Tarn), mais il est souvent importé de Chine (granit beige) ou du Portugal (granit rose). Résistant aux intempéries, aux produits chimiques, c'est paradoxalement du granit que les "marbriers" utilisent surtout pour les monuments funéraires. Son aspect se distingue par de petits points noirs assez uniformes sur une surface unie
Le marbre est une pierre issue de la transformation du calcaire, lui aussi de couleurs très variables, son aspect se distingue évidemment par des "marbrures", des veines en longueur plus ou moins marquées. Généralement plus lisse et d'aspect plus "noble", il est en revanche plus poreux, plus sensible aux écarts de température et aux chocs. Il est également notablement plus coûteux que le granit ou la pierre naturelle
La pierre naturelle, comme par exemple la pierre de Bourgogne, est généralement une pierre calcaire. Elle varie en coloris et qualités selon les origines, et les carrières. Les pierres utilisées pour les monuments funéraires doivent être autant que possible résistantes aux intempéries et aux chocs, et peuvent nécessiter un hydrofuge. Elles restent généralement plus coûteuses que le granit.
Une des seules marbreries de Dordogne
Depuis 30 ans, la marbrerie Périgord Granit découpe la pierre à Saint Cyprien, entre Le Bugue et Sarlat et à Mouleydier près de Bergerac. Le funéraire représente 70% de la production de l'entreprise. Et depuis 30 ans, l'activité connaît un pic à l'occasion de la Toussaint, allant jusqu'à doubler son chiffre d'affaire. Réfection de monument ou conception de caveaux, les machines tournent à fond pour répondre à la demande.
Granit en tranches
Le bloc monumental, entre 18 et 25 tonnes de pierre brute, est découpé au fil diamanté. La seule méthode permettant de trancher un tel matériau sur toute son épaisseur avec une telle précision. Les énormes plaques de quelques centimètres d'épaisseur sont ensuite délicatement affinées, travaillées puis poncées avant d'être gravées si besoin. Un polissage intensif leur donne cet aspect vernis caractéristique.
Le travail, artisanal, est réalisé à la demande car la pierre se prête à toutes les mises en forme : plaques de parement pour habiller d'anciens monuments, caveaux neufs, urnes, plaques souvenirs, le tout gravé ou non.
Reportage sur place de France 3 Périgords - Colyne Rongère & Pascal Tinon. Montage Floriane Pelé
Finitions "éternelles"
Un travail fait pour être le plus inaltérable dans le temps possible, selon le souhait général des familles. Le monument affrontera les années et les intempéries sans broncher, n'exigeant qu'un nettoyage de surface pour retrouver son lustre et perpétuer le souvenir. Une résistance au temps qui a un prix, un grand caveau pour quatre défunts peut coûter de 7 à 15 000 €uros selon la finition.