Les grottes de Maxange au Buisson-de-Cadouin au sud de la Dordogne ont été découvertes en 2000 et ouvertes au public en 2003. L'an dernier, une galerie d'une trentaine de mètres supplémentaires a été découverte et va être ouverte au public
Olivier Caballero a les yeux qui brillent, à la lueur de sa lampe frontale. En août 2000, son père découvrait la grotte de Maxange dans cette carrière de pierre. Une exception au Buisson-de-Cadouin, entre Bergerac et Sarlat, dont la famille a rapidement compris l'importance. Trois ans plus tard, à grand renfort de pelleteuse, l'accès à la grotte était dégagé, les abords sécurisés, et la famille se reconvertissait au tourisme sous-terrain.
Découverte en deux temps
Bien leur en a pris, le site accueille désormais chaque année plus de 35 000 curieux. L'an dernier, les enfants Olivier et Cyril jouaient à leur tour les découvreurs. Depuis un an, ils avaient entrepris de sonder cette grotte qu'ils connaissent si bien et ils ont finalement mis au jour une nouvelle galerie. L'arrivée de la saison a stoppé les travaux, mais les efforts se sont révélés payants.
Le reportage sur place d'Émilie Bersars et Pascal Tinon
Formes étonnantes
Cette grotte née il y a 60 millions d'années se distingue par l'exceptionnelle quantité de concrétions excentriques qu'elle renferme. Les formations minérales semblent comme avoir été saisies dans un jaillissement, défiant la pesanteur, dessinant des arabesques, tantôt massives, tantôt délicates. Un travail d'orfèvre ciselé par le temps, une sculpture patiente où se sont conjuguées les forces de la pesanteur, de la capillarité, les teneurs en minéraux, l'évaporation naturelle et le hasard, donnant à voir une des plus étonnantes œuvre naturelle qui soit.
Travail d'orfèvre... et de Titan
Presque 200 mètres de galeries étaient déjà exploités. Les Caballero se sont concentrés sur un boyau prometteur qu'ils ont excavé patiemment, mètre cube après mètre cube. Un travail de fourmi, ou plutôt de termite, réalisé tout de même à la pelleteuse, mais avec d'énormes précautions tant le risque de détruire les précieuses concrétions était élevé.
Effort payant puisque les 30 mètres rendus accessibles ont révélé de nouvelles concrétions à la beauté comparable à celles découvertes en 2000. Un trésor caché depuis des millénaires que les touristes pourront découvrir à partir de la saison prochaine, en avril lorsque l'accès à la galerie sera sécurisé.