Inquiétude pour les 46 salariés de l'entreprise Stradal de Bergerac

Suite à la défection de la SNCF, client historique, le fabricant de traverses de béton pour lignes de chemin de fer perd une part importante de son carnet de commande. Il craint pour l'avenir de ses 130 employés dont 46 à Bergerac

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L'entreprise Stradal est implantée dans la zone de Campréal à Bergerac depuis 1953. Et depuis bientôt 70 ans, elle fournit des traverses béton pour lignes de chemin de fer à la SNCF. L'une de ses dernières livraisons est venue équiper la LGV et la ligne Bergerac – Libourne récemment rénovée.


Suite à un appel d'offre au niveau européen, ce partenaire historique de la SNCF s'est fait écarter de la première partie du marché, portant sur la founiture de 700 000 traverses, au profit d'entreprises concurrentes françaises belge et italiennes. Elle reste certes en course pour des compléments de commande portant sur 850 000 traverses, mais qui seront à fournir au coup par coup dans les 6 ans à venir et qui seront là encore probablement réparties entre plusieurs entreprises européennes.

Un marché trop incertain pour la Stradal qui devrait produire entre 130 et 160 000 traverses chaque année au minimum pour garantir son activité. Les dirigeants de la Stradal ont d'autant plus le sentiment d'une injustice qu'ils n'ont pas de leur côté accès aux marchés italiens.

En attendant, il y a un trou considérable dans le carnet de commande de l'entreprise. Rien que pour le premier trimestre 2021, cela représenterait une perte de volume de 50%. Les dirigeants craignent que l'entreprise ne parvienne pas à maintenir son équilibre dans l'attente hypothétique de cette deuxième commande. 

Sur les 130 employés, 46 sont installés à Bergerac. La menace est suffisamment inquiétante pour que le maire de la ville Jonathan Prioleaud ait reçu le directeur de la Stradal. Avec une partie du conseil municipal, il est venu à la rencontre des salariés ce lundi 16 novembre. 

Il faut dire que Bergerac a historiquement de bonnes raisons de craindre les orientations nationales, comme l'a rappelé Jonathan Prioleaud. Après avoir perdu l'École de Gendarmerie, les activités de la Banque de France et l'Établissement Spécialisé du Commissariat de l’Armée de Terre (ESCAT), une nouvelle activité mise à mal dans la ville suite à des choix nationaux sonnerait un peu comme un acharnement. 
 

Aujourd'hui la Stradal est la seule entreprise qui utilise le fret ferroviaire. Si demain nous perdons cette industrie, on perdra également le fret ferroviaire à Bergerac. C'est tout le tissu industriel et économique du bergeracois qui peut être impacté dès demain avec l'arrêt de ce contrat entre la SNCF et la Stradal...

Jonathan Prioleaud, maire de Bergerac

 

Le maire a donc envoyé un courrier et pris un rendez-vous avec le Président de la SNCF Jean-Pierre Farandou. Reste à savoir si ce bordelais qui a passé toute sa jeunesse à Bacalan et qui a fait presque toute sa carrière à la SNCF sera sensible à l'implantation néo-aquitaine de la Stradal et à sa longue histoire commune avec la SNCF.

Jonathan Prioleaud ne parle prudemment que de "clauses sur l'antériorité" ou sur le caractère national et local dans les appels d'offre de la SNCF qui permettraient à l'entreprise bergeracoise de conserver ses marchés. Il faut dire que défendre une préférence locale, en cette époque férocement libérale où l'idée même de protectionnisme sonne comme une grossièreté, oblige à emprunter des chemins de traverse.
 
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