Avec près de 4000 visiteurs par jour au plus fort de la saison, Lascaux IV est une mécanique parfaitement huilée. Pour ceux qui veulent approfondir l’expérience Lascaux, des « visites prestige » sont proposées certaines sont suivies d'un dîner.
Lascaux IV continue à diversifier son offre pour ses visiteurs. Au catalogue depuis peu « Les visites prestige ». Elle ont vu le jour à la faveur du Covid. Pendant les périodes critiques, le site a dû s’adapter en proposant une découverte de la reproduction de la grotte en groupe restreint tout en rangeant au panier les tablettes numériques nécessaires dans les salles d’interprétation. Les retours positifs du public ont conforté André Barbé, le directeur de la Sémitour qui exploite le site, à poursuivre dans ce sens : « Nous avons fait le choix de la médiation, le visiteur doit embrasser la préhistoire et on se doit de l’accompagner. Rien ne remplacera le contact humain. Nous n’avons pas envie de niveler par le bas».
Une visite à la torche
« La visite prestige » est en quelque sorte une découverte privilégiée. D’abord, le temps passé dans la grotte est plus long - une heure et quart contre quarante minutes pour les visites normales. Et le cheminement se fait grâce à une lampe torche que le médiateur promène le long des parois ornées mettant davantage en relief leur singulière beauté. Autre plus de ces visites, le médiateur vous accompagne dans les salles d’interprétation.
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Art Pariétal et Gastronomie
Pour ceux qui veulent approfondir leur découverte de Lascaux, des dîners d’après-visites sont proposés*. Le jour de notre venue, la chaleur de la journée caniculaire s’estompant, les tables ont été dressées sur la pelouse devant le magnifique bâtiment conçu par l’architecte norvégien Kjetil Traedal Thorsen. Le menu mêle foie gras, filet de truite de la Beune et pressé de cochon. Il a été concocté par Pascal Lombard, chef étoilé du restaurant « Les Glycines » aux Eyzies.
L'ambiance est détendue, les convives font connaissance et échangent leurs impressions. Les plus hardis exposent leurs théories sur ces chevaux, bisons et vaches figés depuis plus de 20 000 ans sur les parois et qu’ils ont vu danser à la lumière de la torche.
« Cette formule est très bien accueillie. Je suis heureux car c’est une proposition qu’on ne trouve pas partout et c’est bien normal que Lascaux le fasse, car nous sommes une locomotive » se réjouit André Barbé
Si Lascaux m’était conté
Ce soir-là, c’est Nicolas Bouvier qui accompagne le groupe.
« Ces visites prestige m’offrent la possibilité d’un échange plus profond, plus personnel aussi. J’ai vraiment le temps de répondre à toutes les questions » nous glisse t’il. Entre deux plats, il se lève pour lire des extraits d’ouvrages en lien avec la préhistoire : Le savant, le prince et le labo d’Yves Coppens, L’appel de Lascaux de Bastien Pellegrin et Un monde à portée de main de Maeylis de Kerangal.
Normand d’origine, Nicolas fait partie de cette génération de guides formée par le préhistorien Denis Tauxe pour l’ouverture du site en 2016. Six ans plus tard, l’élève remercie encore son maître. Il est devenu un vrai « puits de préhistoire ». Il a même écrit un ouvrage au titre évocateur : Si Lascaux m’était conté.**
Les étoiles de Lascaux
Il est presque minuit, la pleine lune éclaire la colline de Lascaux. L’équipe du restaurant se fait applaudir. Autour des tables, on se salue et on remercie chaleureusement Nicolas.
Il y avait là une grande famille périgourdine qui fêtait l’anniversaire d’un des siens, des couples en vacances, un géomètre de Moselle. Ils se souviendront longtemps de cette belle soirée d'été.
*(« Art pariétal et gastronomie » : les mardis et jeudis pendant la saison estivale, pour les entreprises et les groupes toute l’année sur réservation.)
** Si Lascaux m'était conté de Nicolas Bouvier aux éditions Cairn
