Arrêt des vols Bergerac-Londres et Brexit annoncent un "bad Christmas" pour les anglais de Dordogne

Environ 7 000 ressortissants britanniques sont établis dans le département. La suspension de la ligne Bergerac-Londres, juste avant le Brexit, va largement leur compliquer l'existence dans cette période de retrouvailles familiales.

Un Britannique sur deux vivant en Aquitaine a choisi la Dordogne. En 2010, relève l'Insee, c'est le deuxième département français accueillant le plus de Britanniques derrière Paris (8 500) et devant les Alpes-Maritimes (5 900). On estime qu'ils sont aujourd'hui environ 7 000 installés en Périgord.

Arrivés plus récemment que les espagnols et les portugais, ils sont aussi naturellement plus dépendant de l'avion pour maintenir les liens familiaux avec le pays. Raison pour laquelle les liaisons avec le Royaume-Uni ont connu un tel succès à l’aéroport de Bergerac Dordogne Périgord depuis leur ouverture en 2003. Les liaisons régulières aériennes entre la France et le Royaume-Uni ont triplé entre 1996 et 2007, profitant notamment aux aéroports régionaux de Limoges, Brive ou Bergerac.


Mais après la baisse de leur pouvoir d'achat (- 20% entre 2006 et 2011) et le Brexit, c'est au Covid-19 de porter un nouveau coup à la communauté britannique du département.
La première vague avait partiellement interrompu le trafic entre les deux pays ces derniers mois. Avec la persistance de la pandémie, la compagnie Ryan Air vient d'annoncer qu'elle suspendait ses vols en Europe à hauteur de 40 à 60%. Objectif, faire voler moins d'avions, mais avec un taux de remplissage rentable minimal de 70%.

Une stratégie par laquelle la compagnie veut aussi peser sur les gouvernements qu'elle accuse de mal gérer ses voyages intra-européens depuis le début de la pandémie.

En attendant, la ligne Bergerac/Londres fait les frais de cette décision. La ligne est suspendue jusqu'en février prochain. Une liaison qui tournait à raison de deux vols/semaine l'hiver et quatre pendant les fêtes de fin d'année.

Pour les réunions familiales de fin d'année autour du "christmas tree", il va falloir prendre la voiture pour gagner un autre aéroport, si les vols y sont maintenus.

Avec le Brexit, le temps presse d'ici la fin de l'année

Plus largement, les activités liées à la présence britannique sont au point mort. À commencer par l'immobilier. L'activité est complètement gelée dans cette agence immobilière d'Eymet, spécialisée dans la clientèle d'outre-manche.

Pourtant, le temps presse pour les acheteurs britanniques qui veulent devenir propriétaires en France avant le 1er janvier prochain, et l'arrivée du Brexit qui leur compliquera singulièrement les choses.
Il en ira d'ailleurs de même pour toutes les autres tractations commerciales dont on présume qu'elles seront contraintes dès l'an prochain à des exigences administratives lourdes.

Quant au personnel de l'agence, c'est triple punition : ils ne retrouveront pas la famille à Noël, n'auront pas de travail en attendant, et ignorent de quoi demain sera fait. 2020, annus horribilis ?
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